Une centaine de pays vont mettre les bombes à sous-munitions hors la loi en signant mercredi prochain à Oslo un traité dont la portée est cependant limitée par l'absence des gros producteurs tels que les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Après un accouchement au forceps à Dublin en mai dernier, le traité va prohiber la production, l'utilisation, le stockage, le commerce et le transfert de ces armes particulièrement meurtrières parmi les populations civiles. «C'est l'une des très rares fois dans l'Histoire qu'une catégorie entière d'armes est interdite», se félicite le coordinateur international de la Coalition contre les sous-munitions (CMC), organisation parapluie regroupant quelque 300 ONG. Les Bombes à sous-munitions (Basm) peuvent contenir plusieurs centaines de «bombettes» qui se dispersent sur un vaste périmètre, mais qui n'explosent pas toutes, se muant de facto en mines antipersonnel, lesquelles sont interdites par la Convention d'Ottawa de 1997. Selon Handicap International, environ 100 000 personnes, dont 98% de civils, ont été tuées ou mutilées dans l'explosion de ces engins à travers le monde depuis 1965. Plus d'un quart sont des enfants qui les confondent avec des jouets ou des boîtes de conserve.