Le directeur du journal privé mauritanien Al-Aqsa, condamné dans son pays à un an de prison ferme sur plainte d'un homme d'affaires mauritanien, a été extradé de Dubaï en exécution d'un mandat d'arrêt international. Le directeur de cet hebdomadaire est arrivé dimanche soir en compagnie de policiers mauritaniens en provenance de Dubaï. Il a été immédiatement transféré à la prison depuis l'aéroport. «Cette incarcération, disproportionnée et contre-productive, confirme l'urgence d'une réforme plus profonde de la législation mauritanienne, qui témoignerait de la volonté des autorités de traiter les affaires de presse de manière juste et efficace», a indiqué, hier, lundi, Reporters sans frontières (RSF). Le journaliste avait été condamné à un an d'emprisonnement ferme par le tribunal correctionnel de Nouakchott qui l'avait reconnu coupable de «dénonciation calomnieuse» à l'égard d'un homme d'affaires mauritanien qu'il avait mis en cause dans une affaire de drogue. La police a dispersé dimanche soir à l'aéroport de Nouakchott un rassemblement de plusieurs journalistes et des parents du directeur d'Al-Aqsa, venus exprimer leur soutien à ce dernier. Au Maroc, un tribunal de Casablanca a condamné, hier lundi, le directeur de publication du journal Al-Massae à verser 600 000 dirhams (54 500 euros) de dommages à un avocat de Rabat pour «diffamation et injures». Il a été également condamné à une amende de 20 000 dirhams (1 800 euros) au profit de l'Etat. Al-Massae est le premier quotidien arabophone du pays, avec un tirage quotidien de 120 000 exemplaires et environ 150 000 le week-end.