Au Ve siècle avant J.-C., Hérodote rapporte que les Berbères rendaient un culte à la lune et au soleil. Ils sacrifiaient des bêtes, notamment des taureaux, mais avant de les tuer, ils coupaient un morceau de l'oreille des bêtes qu'ils jetaient au-dessus de leurs maisons pour attirer sur elles la prospérité. Au Sahara, on a retrouvé des cimetières entiers d'animaux. C'est ainsi qu'au Tassili, dans la région de Menkhor, on a exhumé un cimetière de bœufs. Les animaux ont été abattus, dépecés et enterrés par quartiers. On a retrouvé aussi des cornes, des morceaux de peau et des poteries qui ont dû contenir des matières périssables, ce qui montre que ces bœufs étaient associés à une religion qui sacralisait des bœufs. Cette nécropole de bœufs remonterait au Ve millénaire avant J.-C. L'association du bœuf – un animal depuis toujours précieux pour l'homme – aux religions, est assez ancienne. On le retrouve chez les Babyloniens, les Egyptiens, les Phéniciens… Même les Hébreux, qui ont pratiqué le monothéisme, l'ont adoré. On se rappelle l'épisode du veau d'or, rapporté par l'Ancien Testament et le Coran, au cours duquel, profitant de l'absence de Moïse, les Hébreux ont fabriqué un veau qu'ils se sont mis à adorer.