Prudence n L'élection de Obama a été saluée partout dans le monde et perçue comme étant annonciatrice de solutions de beaucoup de conflits. Ce n'est apparemment pas ce que pensent les Palestiniens. Une majorité de Palestiniens pense que l'élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis n'aura aucun impact sur les chances d'un règlement du conflit avec Israël, selon un sondage publié ce mercredi. L'enquête d'opinion montre que pour 57,5% de Palestiniens l'élection de M. Obama «ne fera aucune différence» par rapport à l'administration sortante en ce qui concerne les négociations de paix israélo-palestiniennes, contre 20,2% qui se disent «plus optimistes» et 17,7% «plus pessimistes», le reste étant indécis. Une écrasante majorité de Palestiniens (75,7%) n'est en outre «pas du tout satisfaite» du rôle américain dans le processus de paix, dont Washington est le principal parrain, contre 8% seulement de satisfaits. Relancées en novembre 2007 à Annapolis aux Etats-Unis avec l'objectif affiché de parvenir à un accord de paix cette année, les négociations israélo-palestiniennes ont réalisé très peu de progrès depuis. Le sondage relève en outre que le président palestinien Mahmoud Abbas et son parti, le Fatah, seront victorieux en cas d'élections générales. La liste du Fatah pour les élections législatives obtiendrait 36,8% des voix contre 19,5% pour celle du Hamas, le reste des voix allant à des formations de moindre importance. A l'élection présidentielle, dans le cas d'un affrontement entre M. Abbas et le chef du gouvernement du Hamas à Gaza Ismaïl Haniyeh, le premier obtiendrait 23.8% des suffrages contre 19,7 pour le second. M. Abbas a fixé le 24 novembre un ultimatum à ses rivaux du Hamas, qui l'ont délogé du pouvoir à Gaza, pour accepter un dialogue d'ici la fin de l'année, faute de quoi il convoquera des élections générales. Le sondage a été réalisé par le Jérusalem Media and Communication Center (JMCC) sur un échantillon représentatif de 1 200 personnes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Sa marge d'erreur est de 3%. Sur le terrain, la situation ne s'arrange nullement pour les palestiniens. Aujourd'hui mercredi encore, l'un d'eux a été grièvement blessé à coups de couteau dans le quartier ultra orthodoxe de Méa Shéarim de Jérusalem-ouest. Le blessé a été atteint grièvement par quatre Israéliens en pleine rue, qui l'ont agressé après s'être assurés qu'il était Palestinien et ont pris la fuite selon son témoignage. Par ailleurs , accusée de passivité face aux débordements de colons opposés à un ordre d'évacuation d'une maison dans la ville palestinienne de Hébron, l'armée israélienne a fini par décréter le secteur zone militaire fermée après plusieurs jours de violences. Elle a interdit ce mercredi à des colons juifs l'accès aux quartiers palestiniens de Hébron dans le sud de la Cisjordanie occupée, à la suite de violentes manifestations d'ultranationalistes israéliens ces derniers jours. Un responsable militaire, cité par le quotidien israélien Yedioth Aharonoth, a pour sa part accusé l'extrême droite en Israël de «vouloir provoquer une guerre de religions» entre juifs et musulmans.