Inquiétude n La zone euro a sensiblement été affectée par les effets de la crise financière mondiale. Une inflation surveillée de très près par les Algériens, appréhendant une éventuelle augmentation des prix des produits de base. Une crainte qui trouve son origine dans les conséquences des crises précédentes et les déclarations des experts. Il y a à peine quelques mois pour ne citer que cet exemple, le rond à béton a vu son prix s'envoler pour atteindre sur le marché national les 10 000 Da le quintal. Une majoration intervenue dans le sillage de l'augmentation des prix du pétrole. C'est dire que les prix affichés localement sont étroitement liés aux fluctuations dans les pays fournisseurs. Il reste que l'impact réel n'est pas encore perceptible car la plupart des grossistes se sont approvisionnés bien avant l'envolée des prix des matières premières. C'est ainsi que Mme Akila Hammouche, responsable des statistiques au ministère du Commerce, a expliqué la stabilité que connaissent les prix à l'heure actuelle. En guise d'introduction à cette réponse, Mme Hammouche a tenu à rappeler la crise qu'ont connue les produits de base en 2006. «A cette époque, le marché mondial avait connu une importante baisse de l'offre par rapport à la demande. Ce qui a été à l'origine de la flambée des prix de beaucoup de produits. Cette insuffisance est due en premier lieu à la sécheresse et, en second lieu, au détournement d'une partie de la récolte en biocarburant», a-t-elle analysé. Le temps où notre agriculture fournissait à l'industrie agroalimentaire la matière première est bel et bien révolu. Les quelques unités qui faisaient la fierté de ce secteur dans les années 1980 ont disparu. «Nous ne sommes aujourd'hui qu'un pays transformateur de matières premières. Les agriculteurs qui travaillent directement avec le secteur de l'agroalimentaire, arrivent à peine à récupérer les charges de la production. Il ne faut pas s'étonner, donc, de voir beaucoup d'entre eux abandonner cette activité», déplore notre interlocutrice. L'industrie agroalimentaire s'est, ainsi, retrouvée limitée à l'importation des matières premières et parfois leur transformation. C'est ce qui se fait avec le sucre, le café, l'huile, le concentré de tomates et autres. Une réalité qui laisse supposer qu'on ne peut échapper à l'augmentation des prix des denrées de base dans un proche avenir. Pour notre interlocutrice, il est urgent de penser par filière et par intersectorialité. C'est le seul moyen de maîtriser le coût de revient de la transformation des matières premières produites localement, selon la représentante du ministère du Commerce.