Evénement n Les troisièmes journées théâtrales en hommage au dramaturge Mohia Abdallah se tiendront à partir d'aujourd'hui, jeudi, à la maison de la culture, une tradition destinée à immortaliser ce pionnier du théâtre d'expression amazighe décédé le 7 décembre 2004. Organisée à l'initiative de l'association culturelle Si-Moh-U M'hand, en collaboration avec le théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou et le théâtre Jean-Senac de Marseille, cette manifestation comporte dans son programme des témoignages sur la vie et l'œuvre de l'auteur de la pièce Si Partuf adaptée de l'œuvre de Molière Tartuffe tournant en dérision l'hypocrisie et la fausse dévotion dont s'accoutre le personnage central pour dissimuler ses convoitises bassement matérielles. A l'affiche, figure également la représentation de ses pièces Sinistri et Tachbaylit (la jarre) adaptées, respectivement, d'un auteur inconnu du Moyen Age et du dramaturge italien Luigi Pirandello. La première pièce sera jouée par les comédiens de la troupe Jean-Senac, alors que la seconde sera interprétée par la troupe locale Imsebriden. La journée de samedi sera consacrée, selon le programme, au dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe de Mohia, en son village natal d'Aït Irbah, sur les hauteurs de la daïra des Ath Yenni, où il vit le jour le 1er novembre 1950. Il fit ses études secondaires, à la fin des années 1960, au lycée Amirouche de Tizi Ouzou, avant de suivre des études de mathématiques à l'université d'Alger, tout en y suivant des cours de tamazight dispensés, alors, par feu Mouloud Mammeri. Il s'installa en France en 1973 pour poursuivre ses études à l'université de Vincennes, où il intégra le groupe d'études berbères, dont il anima les revues Bulletin d'études berbères et Tissuraf, tout en travaillant comme veilleur de nuit, avant de s'essayer au commerce d'alimentation générale pour subvenir à ses besoins. Il a animé la troupe Assalu, autour de laquelle il a constitué un atelier théâtral de traduction-adaptation. Mort à l'âge de 54 ans dans un hôpital le 7 décembre, il a légué à la postérité, outre des poèmes et des nouvelles, une quarantaine de pièces théâtrales, dont une grande partie traduite et adaptée du patrimoine universel. Dans un hommage post mortem, le linguiste Salem Chaker écrivait à propos de Mohia : «Par son ampleur, sa diversité et sa qualité, sa durée aussi, son œuvre peut être considérée comme une référence fondatrice de la nouvelle littérature amazighe».