El Bad Yela ulacit elbad ulacit yela! La direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou en collaboration avec le théâtre régional Kateb-Yacine, le théâtre Jean-Sénac de Marseille et l´association culturelle Si Moh Ou M´Hand organisent les 3es Journées théâtrales en hommage au grand dramaturge disparu, chantre de l´amazighité et adaptateur des grands classiques mondiaux, enrichissant ainsi le théâtre d´expression amazighe: feu Mohia. Demain jeudi 11 décembre, il sera procédé à l´ouverture officielle des journées théâtrales, avec des témoignages sur la vie de Mohia et son oeuvre. Ensuite, la troupe du théâtre Jean-Sénac de Marseille présentera la pièce de Mohia, Sinistri. Vendredi, le Dr Saïd Chemakh, universitaire et spécialiste du domaine amazigh, animera une conférence autour du thème: «L´oeuvre théâtrale de Mohia», qui sera suivie par la présentation de la pièce théâtrale tirée des oeuvres de Mohia: Tachbaylit, une adaptation de Mohia de La jarre de Pirandello, jouée par la troupe Imsebriden. Enfin, samedi, sera organisée une sortie-pèlerinage au village natal de Mohia, Aït Erbah où repose le grand homme et, dans la soirée, les troupes Jean-Sénac et Imsebriden présenteront la première la pièce Sinistri de Mohia à la résidence universitaire Hasnaoua IV et la troupe Imsebriden la pièce toujours de Mohia Tachbaylit à Hasnaoua. Mohia est ainsi revenu cette semaine avec ces hommages rendus aussi bien par la population et le comité de son village que par la direction de la culture de la wilaya. Mohia a donné au théâtre d´expression amazighe ses lettres de noblesse, il a ainsi créé ou adapté des pièces du gotha culturel mondial comme Si Partouf, Sinistri, Mohand ou Chabane, Moh Terri, Tachbaylit etc. Bien des troupes amateurs nées après l´ouverture de 1988 ont joué ces pièces pour le plus grand plaisir du public. Homme de culture et aussi engagé pour tamazight, Mohia a longtemps vécu en exil avant de pouvoir rentrer au pays en pèlerinage avant de mourir en France. Lors de son enterrement à Aït Erbah et aussi lorsque le catafalque a été exposé à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, des milliers de gens, aussi bien des intellectuels que des anonymes, avaient rendu l´hommage mérité à cet homme de culture. Comme disait Mammeri: «Yella Ibad ila ulacit, elbad ulacit yella!» Mohia restera à jamais vivant dans le coeur de ces anonymes qu´il avait toujours côtoyés de son vivant.