Sensibilisation n L'association Aids Algérie, en partenariat avec la santé universitaire de l'EPSP Sidi M'hamed et l'Ecole supérieure du tourisme, a organisé, hier, une journée d'étude et d'information sur le VIH/sida. Le développement des fléaux sociaux comme l'ignorance, la prostitution, l'homosexualité et la toxicomanie sont autant de facteurs qui favorisent la propagation de la maladie dans notre pays, ont affirmé les spécialistes du mouvement professionnel et associatif, hier, lors d'une journée d'étude et d'information sur le VIH/sida, organisée à l'Ecole supérieure de tourisme à Alger. En se basant sur les chiffres rendus publics, récemment, par le laboratoire national de référence (LNR) de l'Institut Pasteur d'Alger, les conférenciers ont souligné la progression croissante de l'épidémie depuis son apparition, en 1985, à nos jours, à cause du développement des fléaux cités ci-dessus. D'après les intervenants, la population la plus touchée est celle des jeunes, vu sa vulnérabilité par rapport aux causes et aux effets de cette maladie.Le Dr Lila Boularès est revenue sur une étude réalisée par les services professionnels de la santé ayant pour objectif, entre autres, de connaître les différentes catégories atteintes par cette maladie. De prime abord, tout en rappelant les dernières statistiques officielles qui font état de 873 cas de sida et de 3 357 séropositifs (jusqu'au septembre 2008), elle a souligné que ces chiffres ne représentent pas du tout la réalité. «Il y a une sous-évaluation lors de l'enregistrement des cas, fait uniquement sur la base des données notifiées dans les structures hospitalières», note-t-elle. Détaillant ces chiffres, la conférencière a révélé que sur les 873 cas de sida, il y a 65 % de malades de sexe masculin, 33 % de sexe féminin et 1,15 % de sexe indéterminé (problème de renseignement dû aux fiches incomplètes). Quant à la contamination, elle dira que 50 % des personnes contaminées sont hétérosexuelles, avec 30 % de contamination indéterminée. Dans le chapitre de la répartition des cas de sida, le Dr Boularès a relevé que la tranche la plus touchée est celle des personnes âgées entre 20 et 44 ans. Concernant les sujets séropositifs, elle a indiqué que 50 % sont du sexe masculin, 38 % du sexe féminin et 12 % sont de sexe indéterminé. Pour sa part, le Pr Achour Amrane a présenté une communication intitulée «Le VIH/sida, aspects cliniques, dépistage et prévention», dans laquelle il a expliqué aux universitaires de l'Ecole nationale de tourisme l'importance du dépistage précoce par rapport à la prévention qui reste jusque-là la seule solution contre cette maladie dévastatrice. A ce propos, il a souligné que cette maladie, qui était unilatéralement mortelle, a changé de statut. «De mortelle qu'elle était, elle est devenue chronique. C'est-à-dire qu'on peut, à l'instar d'autres maladies chroniques, vivre avec», dira-t-il. Partant du principe que la connaissance du mode de transmission du VIH est indispensable pour lutter contre le VIH/sida et établir des stratégies de prévention appropriées, le conférencier s'est étalé sur les différentes voies de transmission, notamment la voie sexuelle. « C'est une infection sexuellement transmissible», note-t-il. Il a appelé à l'utilisation du préservatif, l'une des barrières contre la transmission du virus. Outre cela, l'intervenant a mis en garde l'assistance sur le risque de consommation de la drogue qui pourrait mener vers l'irréparable. « A chaque fois on se drogue, on perd la tête et donc on oublie qu'on doit se prémunir».