Ouverture n Le rideau s'est levé, hier, à Aïn Témouchent, sur la 2e édition du Festival national de théâtre de marionnettes. Dans son allocution inaugurale, le commissaire du festival, Bouchehlata Mohamed, a mis l'accent sur les efforts consentis par les pouvoirs publics pour «réhabiliter les grandes manifestations culturelles nationales, dont ce présent festival», avant de rappeler que 15 troupes venant de 10 wilayas participent à cette manifestation, dont dix prendront part au concours doté d'un prix d'un montant de 740 000 DA. M. Bouchehlata a, ensuite, annoncé que dès la clôture du festival , prévue le 25 décembre, «des ateliers de formation continue de marionnettistes seront organisés». Un hommage posthume a été rendu, à cette occasion au défunt Berrezak Bouziane, diplômé de la première promotion de l'école supérieure des arts de Tixeraïne en 1971, qui a marqué de son empreinte le théâtre de marionnettes, notamment avec l'introduction, en 1983, de l'éponge pour la fabrication de marionnettes. Avant l'ouverture du festival, les autorités locales ont inauguré l'exposition du musée El-Ghandja de la marionnette, organisée par la troupe théâtrale Ed-dik de Sidi Bel Abbes. Une centaine de marionnettes du monde entier sont mises en relief à cette occasion. La plus ancienne marionnette exposée date, selon M. Benchemissa, organisateur de l'événement, de 1930 et provient de Sardaigne (Italie). Il s'agit d'une marionnette en bois sculpté. La deuxième journée du festival verra, ce dimanche, l'entrée en lice des troupes concurrentes. Les troupes du théâtre d'Oran et du petit théâtre de Blida présenteront leurs œuvres intitulées, respectivement, Mosbiat el-hamar et Ennadhifa. Plus tard, dans la soirée, un spectacle intitulé Les marionnettes vous ouvrent leurs portes a été présenté à l'ouverture de la manifestation théâtrale. Dirigée par Aïssa Moulefra, un homme de théâtre et du monde des arts de la scène, cette œuvre, qui a eu un grand succès auprès du nombreux public présent, a regroupé plusieurs artistes et enfants des wilayas de Aïn Témouchent, Mostaganem et Oran. Il a tenté, selon son auteur, de «faire la jonction entre les marionnettes, les enfants et les adultes». A travers une panoplie de danses et chansons du patrimoine, Moulefra a mis en relief les richesses culturelles de l'Algérie et ses diversités, tout en insistant sur «la nécessité de respecter le théâtre de marionnettes». Pour cela, a-t-il déclaré : «Nous devons mettre en place une approche psychologique et pédagogique à même de nous permettre de vouer à cet art, très ancien, toute sa dimension et son importance.» l Le Festival national de théâtre de marionnettes constitue une opportunité idoine pour la relance de cet art «pour peu qu'une stratégie claire soit définie dans ce cadre», a affirmé hier l'artiste Tekfi Abdelghani, membre du jury de cette deuxième édition, ajoutant que cette manifestation est une occasion pour l'échange de points de vue et l'acquisition de connaissances, à même de redonner vie aux marionnettes. Avec à son actif la formation de toute une génération de marionnettistes, M. Tekfi suggère l'élaboration d'un plan de formation au profit du théâtre de marionnettes, afin de le doter de ressources humaines capables de le hisser à des niveaux supérieurs. Il a souhaité, par ailleurs, l'exploitation des établissements culturels de jeunesse pour la relance de l'activité culturelle en général et le théâtre de marionnettes en particulier. Sur la situation actuelle du théâtre de marionnettes, Tekfi Abdelghani demande «une meilleure prise en charge de cette activité en associant les différents secteurs concernés par la jeunesse (éducation, culture, jeunesse et sports, notamment )». «La marionnette ne joue plus. Elle est mécanisée», a indiqué pour sa part Kali Mohamed, membre du commissariat du festival qui a mis l'accent sur l'urgence de sortir la marionnette de son carcan actuel. «Ce festival devrait permettre de rectifier le tir et de réhabiliter ce théâtre qui doit sortir du seul discours pour lui associer la vie de la marionnette», a dit dans ce sens ce journaliste écrivain.