Sursis n La bonne assise financière du pays permettra sur une période de plus de deux ans, le financement des dépenses d'investissement de l'Etat. En s'appuyant sur la stabilité renforcée du cadre macroéconomique, l'important niveau des réserves de change (138,3 milliards de dollars), les ressources accumulées dans le fonds de régulation des recettes (4192,5 milliards de dinars à la fin novembre 2008) et l'excès de liquidités des banques estimé à 2 418 milliards de dinars pour la même période, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, s'est montré rassurant quant à l'impact de la crise financière sur notre pays. «L'important niveau des réserves officielles de change permet à l'Algérie de faire face sereinement aux chocs externes», a-t-il indiqué, hier, devant les responsables des banques nationales publiques et privées exerçant en Algérie lors d'une communication faite à l'Ecole supérieure des banques (ESB) de Bouzaréah. Selon lui, la réduction de la dette extérieure, une inflation maîtrisée, une croissance soutenue du PIB hors hydrocarbures estimée à 6% en 2008, l'absorption effective par la Banque d'Algérie de la très forte liquidité monétaire sur le marché et la solidité des finances publiques ont contribué à asseoir une stabilité financière dans le pays. De plus, la crise financière actuelle qui continue de s'abattre sur les établissements financiers et bancaires dans le monde, n'a pas eu d'impact, du moins pour le moment, sur les banques nationales en raison «de la faible, voire l'absence d'exposition du secteur aux marchés financiers internationaux», a expliqué ce responsable. Cependant, M. Laksaci, a souligné l'apport de soutien de l'Etat dans le renforcement de la stabilité financière dans nos banques. Néanmoins, la gestion prudente de ces ressources se pose avec acuité depuis la dégringolade des prix du brut qui ont chuté à moins de 40 dollars, surtout quand on connaît la dépendance du pays vis-à-vis des hydrocarbures. «L'importante chute des prix du pétrole réduit considérablement les recettes d'exportation du pays et la capacité d'épargne. Une faiblesse durable de ces prix se traduirait par un fort amenuisement de l'épargne accumulée ainsi que par une baisse corrélative des réserves de change», a estimé le gouverneur de la Banque d'Algérie. Pour M. Laksaci, la crise financière qui demeure toujours d'actualité, a mis en évidence la nécessité de repenser les fondements de la réglementation bancaire et financière, de renforcer la gestion des risques et de revoir l'organisation des marchés financiers. «Il s'agira de porter l'attention sur l'architecture de la supervision avec une interaction plus forte entre la supervision et le rôle du prêteur, en dernier ressort, de la Banque centrale», a-t-il relevé.