Mohammadia C?était la première fois que le ton montait entre les deux voisins et elle leur fut fatale. Le procès d?Ahmed K. se tient au tribunal criminel de Sidi M?hamed près la cour d?Alger, où il est jugé pour homicide volontaire avec préméditation sur la personne de Rafik R., son voisin à la cité des Bananiers (Mohammadia) en ce jour fatidique du 2 mars 2002. Un mois avant la tragédie, une dispute éclate entre l?assassin et sa victime à la suite d?une discussion animée. C?était la première fois que le ton prenait une autre tournure entre ces deux voisins qui s?entendaient à merveille. Malheureusement, ce sera une première fois et elle sera fatale au jeune Rafik R., qui décède après avoir reçu cinq coups de couteau au crâne, au thorax et à l?abdomen? Notons que c?est la victime elle-même qui, dans un accès de colère, a provoqué Ahmed K. en l?invitant à une sournoise bagarre. Ce dernier refuse et supplie son voisin de le laisser passer son chemin en paix? Mais Rafik R. ne s?en tient pas là. Dès le départ de Ahmed K., il se saisit d?une barre de fer et lui porte des coups violents au dos pour se défendre. Le prévenu sort son couteau et s?acharne sur sa victime, avant de jeter enfin l?arme blanche ensanglantée et de prendre la fuite, se réfugiant chez lui. Rafik R. succombe à ses blessures durant son évacuation vers l?hôpital. Le lendemain, lorsqu?il apprend la nouvelle du décès de son voisin, Ahmed K. se constitue prisonnier et reconnaît avec regrets son forfait. En avril 2003, au cours du procès, l?avocat général enfonce l?accusé en mettant en exergue la gravité de l?assassinat et sa préméditation indéniable. Il requiert la perpétuité à l?encontre de l?accusé? La défense a, quant à elle, plaidé les circonstances atténuantes, étant donné que le coupable a reconnu son crime en se livrant à la Sûreté nationale, évoquant sa situation de père de famille, travailleur et correct. A noter que la défense a ?consciemment ? ? omis de faire état des 18 mois de prison que l?accusé a purgés par le passé, pour coups et blessures sur la personne de ses parents ! Après de longues délibérations, la cour condamne Ahmed K. à 15 longues années de réclusion criminelle, bien que bénéficiant de larges circonstances atténuantes.