Le tribunal criminel près la cour de Tiaret a rendu, avant-hier, son verdict dans l'affaire de l'assassinat, le 9 septembre dernier, de R. Khadra, une jeune mère de famille sauvagement assassinée dans son domicile, à Ksar Chellala, par sa voisine B. Aïcha. La genèse de ce drame trouve comme mobile, selon l'arrêt de renvoi de la justice, une escarmouche entre ces deux femmes, après que la victime eut reproché à l'accusée d'avoir une relation intime avec son mari R. Mohamed. Se sentant touchée dans son amour-propre, ce qu'elle avait d'ailleurs confirmé devant le tribunal en précisant même que la victime l'avait traitée, tout comme sa sœur Henia, de débauchée, B. Aïcha s'était alors résolue à se faire justice elle-même en courant chez elle récupérer un poignard et revenir accomplir sa sale besogne. Ainsi, deux coups de poignard dans le dos ont suffi pour que la maîtresse de la maison rejoigne l'au-delà, et ce, malgré l'intervention immédiate des voisins qui l'avaient évacuée à l'hôpital de Tissemsilt. Lors du procès, l'accusée avait reconnu son acte tout en essayant de se disculper en faisant croire au juge qu'elle se trouvait, en ce moment-là, à bout de nerfs. “Je voulais juste répondre à cette femme qui m'avait humiliée mais sans avoir aucunement l'intention de mettre fin à ses jours”, disait-elle au juge qui ne trouva aucune autre explication sinon qu'il s'agissait bel et bien d'un homicide volontaire avec préméditation. “En allant récupérer l'arme du crime, vous aviez tout le temps de réfléchir aux conséquences de cet acte, d'autant plus que vous auriez pu utiliser un couteau de cuisine qui était à votre portée au lieu de chercher dans le buffet celui que vous aviez utilisé”, répondit le magistrat qui avait retenu la préméditation du crime. Après avoir entendu les auditions et les témoignages, l'avocat général, représentant du ministère public, avait, après un long réquisitoire, requis la peine capitale à l'encontre de B. Aïcha en fonction des articles 254, 256 et 261 du code pénal. Après les délibérations, le tribunal a statué sur la peine de 12 ans de réclusion criminelle. R. SALEM