Il n'est pas impossible que azemmur ait désigné, dans l'ensemble des dialectes, l'olivier sauvage. Les Phéniciens ayant introduit la greffe, on en est venu à leur emprunter la dénomination de la variété cultivée. Le nom phénicien, conservé en targui, a été recouvert ailleurs par l'arabe, zeytun. Certains dialectes ont préféré transférer le nom de l'arbre sauvage sur l'arbre cultivé et chercher d'autres dénominations pour l'oléaster. Le nom sémitique (phénicien ou arabe) apparaît toutefois dans le nom de l'huile, zit, emprunté dans la plupart des dialectes, à l'arabe. La culture de l'olivier semble avoir été abondante dans l'Antiquité. Contre Diodore qui soutient que dans sa guerre contre Aghatocle (323 avant J.-C.), Carthage importait son huile d'Agrigente, «l'Afrique ne possédant pas d'olivier», Théophraste (IVe siècle avant J.-C.) affirme que l'olivier était l'une des principales cultures de la Cyrénaïque. La culture de l'olivier était très répandue, ainsi que la production d'huile. la seule ville de Leptis (aujourd'hui en Libye) a été condamnée, par César à fournir annuellement 3 millions de litres d'huile. Et cette redevance était considérée comme modérée, la ville ayant été auparavant rançonnée par le roi numide Juba, le Romain avait voulu la ménager. Pour honorer leur compatriote Septime Sévère, devenu empereur, les habitants de la Tripolitaine envoyaient, à titre gratuit, de fortes quantités d'huile. Les successeurs de l'empereur devaient rendre obligatoire ce présent, devenu une redevance.