L'huile est issue de l'olive, fruit de l'olivier (voir ce mot). C'était l'un des aliments de base des populations maghrébines et c'est le cas même de nos jours, dans les campagnes. On compte aussi dans les villes de nombreux amateurs d'huile d'olives qui, en dépit de la cherté du produit, se constituent des réserves. L'huile fait partie des cadeaux que l'on continue à donner, notamment lors de visites à des parturientes. C'est aussi, dans les régions oléicoles, un produit soumis à la zakkat, l'aumône obligatoire sur les biens. Autrefois, et aujourd'hui encore, dans une certaine mesure, la zakkat de l'huile est recueillie au profit des zaouias. La zaouia de Wedris possède, chez les Aït Weghlis, de la vallée de la Soummam, une jarre, appelée leqsed n'Wedris, la jarre de Wedris : c'est dans cette jarre que plusieurs villages versent leur zakat d'huile. Les tolbas de la zaouia viennent récupérer l'huile. La tradition attribue à Wedris un miracle où figure l'huile. au cours d'un différent avec un autre saint sur le partage du territoire de la tribu des Aït Yemmel, il s'emporte et frappe de son bâton une roche : celle-ci se met aussitôt à suinter d'huile. Ce miracle va assurer au saint son autorité. La pierre, appelée tazrutt n'zzit, «la roche qui suinte l'huile» est l'objet d'une visite des pèlerins de Wedris. Les femmes y allument des bougies et s'exorcisent, en déposant sur la roche, des fils de leurs ceintures de laine.