Constat n Les bidonvilles, dont regorge la capitale, sont devenus des lieux de prédilection des trafiquants de drogue et des bandes criminelles. Ces endroits qui se comptent par milliers dans la seule wilaya d'Alger constituent une menace réelle pour la sécurité des citoyens. Selon le capitaine Makhloufi de la gendarmerie nationale, qui s'exprimait lors d'une rencontre avec des journalistes à la brigade d'Aïn Benian hier soir, les trafiquants de stupéfiants profitent des conditions favorables sévissant dans ces lieux afin de mettre en place leurs réseaux. «L'inaccessibilité de ces endroits, l'absence totale d'éclairage, des adresses des habitants et d'autres informations les concernant rendent l'intervention de nos services difficile» a estimé cet officier. Cette anarchie conjuguée à la misère sociale, ont permis aux bandes de malfaiteurs d'établir leurs réseaux de vente et de distribution de drogue. Afin de mettre un terme à cette criminalité, les pouvoirs publics ont décidé d'éradiquer tous les bidonvilles dans la capitale. Ainsi, 625 bidonvilles dans la capitale ont été éradiqués depuis le mois de janvier à ce jour dont 51 sont localisés à Aïn Benian. Il y a deux jours, 4,13Kg de kif traité ont été récupérés lors d'une descente dans le bidonville Touri H'mida à la cité «Belle vue» dans la commune d'Aïn Benian. «À l'origine de cette opération, une plainte émanant d'un citoyen victime d'un vol à son domicile» raconte le sergent-chef à la Brigade de gendarmerie de «Belle vue», M. Boumehrouk. Il ajoute : «Une fois sur les lieux, nous avons montré à ce citoyen des photos de suspects. Il en a reconnu certains». «La drogue était probablement destinée à la vente à l'occasion du Nouvel an» affirme le capitaine Makhloufi tout en soulignant l'existence d'un réseau bien organisé de trafic de stupéfiants. Comment cette marchandise est-elle arrivée jusqu'à Aïn Benian ? En guise de réponse à cette question, l'officier a avoué l'incapacité des services de sécurité à contrôler chaque mètre carré du territoire. En revanche, les services de gendarmerie en appellent à la collaboration des citoyens. «On compte sur les citoyens malgré les effectifs et les moyens logistiques à notre disposition» insistent-t-ils. Sur le même registre, et compte tenu du fait que les frontières du pays avec notre voisin marocain s'étendent sur 1300 km, l'Algérie n'est pas seulement considérée comme consommatrice mais aussi un lieu de transit d'importantes quantités de drogue destinées à l'exportation. De plus, quelque 80 000 voitures rentrent à Alger et les services de sécurité se retrouvent dans l'incapacité de contrôler ces flux de véhicules.