Constat n Une police de la pêche verra le jour bientôt devant la multitude des disfonctionnements qui sévit dans le secteur, surtout dans les modes d'exploitation et de commercialisation. Lors d'une conférence sur les ressources halieutiques organisée par l'UGCAA, les représentants de la commission nationale de la pêche ont fait un constat amer sur un secteur agonisant qui a besoin de réformes urgentes. Dans son intervention, Hocine Bellout a mis surtout l'accent sur le mode de commercialisation un peu anarchique, puisque les poissonniers utilisent des tables en fer tout en exposant la marchandise à l'air libre, comme il a relevé le danger qui peut émaner des caisses en bois «qui doivent être retirées du marché …elles sont de vrais nids de microbes», s'est-il insurgé, avant d'ajouter que l'Etat doit exiger de tous les poissonniers la possession d'une chaîne de froid, assurant un meilleur acheminement de la marchandise de la source jusqu'au client, à savoir une chambre froide au sein du bateau et un camion isotherme. L'orateur a tiré la sonnette d'alarme sur l'état de la Méditerranée. «La mer Méditerranée est la plus polluée au monde, elle est dans le coma», s'est-il indigné. Pour sa part, Toufik Rahmani, en sa qualité de président de la Chambre nationale de la pêche, a exprimé le besoin urgent d'une vaste campagne de sensibilisation pour l'explication des normes de commércialisation des produits de la mer. Il a indiqué qu'une police nationale de la pêche verra le jour incessamment, un service qui veillera au respect de la taille, la traçabilité du poisson, les conditions de vente, le respect de la chaîne du froid, la facturation ainsi que l'empêchement des moyens prohibés dans l'exploitation.Tout en faisant le point sur le mode traditionnel de notre flotte, puisque la moyenne d'âge de nos chalutiers est de 20 ans, M. Rahmani a déclaré que l'Algérie produit 180 000 tonnes de produits halieutiques, alors que ses capacités sont de 220 000 tonnes. Et pour donner un nouveau souffle à ce secteur l'Etat lui réserve une enveloppe de 12,5 milliards de dinars, dans le cadre du plan 2005-2009. Parmi les nouveaux grands projets, il y a lieu de citer notamment la réalisation de 12 grandes halles ou marchés de poissons à travers le pays.