Arbre aujourd'hui rare, le tarout recouvrait autrefois de vastes étendues. Au XIXe siècle, encore, l'explorateur français Henri Duveyrier parle d'une forêt de tarout entre l'oasis de Ghat (aujourd'hui en Lybie) et la région de Djanet. En 1924, on signale encore au Hoggar – où l'arbre a disparu – le tronc d'un tarout mort, gisant dans l'oued Tin Tarabin. Il s'agirait selon les Targuis, du dernier tarout du Hoggar, mais une branche a été retrouvée en amont de l'oued, à plusieurs kilomètres de là : comme la branche est morte depuis peu, on a conclu à l'existence probable de cet arbre, dans des lieux inconnus des Targuis eux-mêmes. Selon les spécialistes le cyprès du Sahara était plus répandu autrefois. L'aridité du désert a fini par avoir raison de lui et s'il a subsisté au Tassili c'est grâce à l'altitude qui offre des conditions climatiques plus favorable à la survie de cette espèce. Un inventaire complet des tarouts a été réalisé au début des années 1970 par Grimm : il y avait 230 arbres vivants et 153 morts. Ces tarouts ne constituent pas, bien sûr, une forêt, comme c'était le cas au XIXe siècle : même si plusieurs arbres sont concentrés le longs des oueds, beaucoup sont isolés, dans les ravins ou sur les sommets des falaises, où pourtant l'humidité est extrêmement rare. Cet arbre, qui pousse dans des conditions climatiques rigoureuses, mérite bien son nom d'arbre de la soif !