Les changements climatiques que connaît le Sahara depuis la préhistoire justifient la raréfaction du tarout, espèce méditerranéenne qui a besoin d'eau pour vivre. L'homme a certainement une part de responsabilité dans la disparition de l'arbre, exploité sans doute à outrance, pour la fabrication d'ustensiles et de bois pour charpente. Mais les conditions climatiques en sont la première cause. La préhistorienne, Malika Hachid, a pu constater la mort de certains tarouts, classés comme vivants dans l'inventaire de Grimm (1970-71). Elle cite le cas du tarout de l'oued Ghiyaye : l'arbre, qui a pourtant les racines dans le lit et bénéficie de l'eau quand elle coule, s'est desséché, sans qu'il soit malade ou victime d'une agression en apparence. Aujourd'hui, même si le tarout fructifie, il ne peut se régénérer dans son milieu naturel, les graines ne trouvant pas un terreau adapté et l'humidité faisant défaut. Mais des cultures expérimentales ont donné des plants, et l'arbre est aujourd'hui réparti à travers l'Algérie et des essais d'acclimatation ont été tentés à l'étranger. Les Touareg vouent un grand respect au tarout qui, selon eux, a cessé de vivre, en apprenant la mort du Prophète. En plus du bois qu'il produit, les habitants de Djanet utilisent ses branches pour la production d'une résine noirâtre, utilisée pour soigner les maux de poitrine.