Le tarout, désigne, dans la langue des Touareg, un arbre pour le moins inattendu au Sahara : le cyprès, de son nom scientifique Cupressus dupreziana, une espèce méditerranéenne mais que l'on ne retrouve qu'au Tassili, plus exactement dans la plaine d'Admer, dans une région allant du nord au sud de Djanet. Le tarout est considéré comme le plus vieil arbre au monde, après le pin d'Amérique du Nord : il aurait plus de 4000 ans d'âge ! Cet arbre rare est aujourd'hui menacé, c'est pourquoi il figure, depuis 1984, dans la liste des douze espèces végétales à protéger, établie par l'Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles. L'existence de cet arbre, inconnu des Européens, a été pressentie par les premiers explorateurs du Sahara, qui ont eu à examiner les ustensiles en bois et les charpentes des maisons de quelques groupes touareg, dans le Hoggar et l'oasis de Ghat. Comme l'arbre en question fournit une résine et du goudron, on a pensé aussitôt au genévrier. Il faudra attendre encore plus d'un demi-siècle pour qu'un militaire français, le capitaine Duprez, qui commandait le cercle de Djanet, reconnaisse la spécificité du tarout. Des échantillons de l'arbre, prélevés à Tamghit, sont analysés et on découvre que le tarout est une espèce nouvelle, à laquelle on donne le nom du capitaine Duprez, Cupressus dupreziana.