Exposition n Une très belle exposition de photos de Ferrante Ferranti se tient au Centre culturel français jusqu'au 12 février. «C'est grâce à cette exposition et à ce travail que j'ai pu revenir en Algérie, et ce, depuis 49 ans...», nous dira Ferrante Ferranti, lors du vernissage de son exposition de photographies, organisée par le Centre culturel français. Ces photos sont tirées de son avant-dernier livre Les Ancêtres liés aux étoiles, dont il est co-auteur avec Rachid Koraïchi, duquel il dira : «Rachid est quelqu'un qui aime profondément son pays, et c'est lui qui, en France, est venu me retrouver et me proposer cette magnifique idée, et donc là, aujourd'hui, j'ai surtout voulu mettre en avant les travaux de Rachid, où il est question de calligraphie arabe et de ses propres signes, d'où la créativité d'étendards...», avant de commencer, aimablement, à expliquer à toute l'assistance, le «sens» de ses photos, une vingtaine au total, parmi lesquelles : Damas, affiche mortuaire de la vieille ville, où on y retrouve de très anciens lambeaux de papier déchirés, avec des écrits en arabe, ou encore Alep, vitrine d'un dispensaire, et puis beaucoup d'autres photos sur le sud de l'Algérie et surtout Touggourt, Touggourt, scène du marché, avec une multitude de melons, courges et de potirons et où l'on voyait un signe très particulier sur l'un d'entre eux, ce qui fera dire a Ferrante : «C'est cela la magie de la photo; là, je vois des choses que je n'avais pas vues dans mon objectif...», ou encore Touggourt, le prix de la vie, où une carte de téléphone est dessinée sur un mur, marqué dessus 500 DA, et à côté «Aïch la vie», et aussi Touggourt, la guérite du tabac, donc là, sur la façade bleue d'un marchand de tabac, on y voit dessinés un briquet et un œil, ce qui fera dire à l'artiste : «J'aime particulièrement celle-ci, car on retrouve ce symbole, qui est l'œil, dans beaucoup de civilisations, dont les Egyptiens, qui le mettaient sur les sarcophages pour pouvoir voir à l'extérieur, et aussi le mauvais œil, pour les Maghrébins, ce qui fait que ces images peuvent toucher l'imaginaire de chacun et donc, avoir plusieurs sens...» Et puis Kouirine, mausolée de l'ancêtre, chambre des étendards, avec plein d'étendards (sorte d'enseigne de guerre en tissus) superposés et plein de couleurs aussi, puis Gemarte, la Zaouia, Temassine, coupole de la Zaouia, Temassine, le ksour ruiné vu du minaret, et puis l'incontournable Les Ancêtres liés aux étoiles, titre du livre et du thème de cette exposition, avec un magnifique étendard tout colorié, sur lequel on retrouve de la calligraphie arabe (relative a l'Islam) et d'autres très beaux signes, confectionné à Damas, par Rachid Koraïchi. Interview Un mélange d'écriture et de lumière Infosoir : Comment vous est venu cet amour pour la photo? Ferrante Ferranti : En fait, comme je voyageais beaucoup, notamment sur les sites antiques, je dessinais donc au début, puis je me suis dit que prendre des photos serait plus facile, et là, j'ai découvert une toute autre énergie, un mélange d'écriture et de lumière, et comme je suis un fils de la Méditerranée, c'est donc ce qui me correspondait. -Est-ce la photo qui vous a aidé dans vos études d'architecture, ou l'architecture dans vos prises de vues ? -La photo m'a aidé dans mes relevés d'architecture, et là, mon regard est construit et repose sur le dessin, et donc, je passe mon temps à photographier l'architecture. -Est-ce que vous choisissez le sujet, le thème de vos illustrations et devez-vous être d'accord avec le contenu d'abord ? -Oui, je vois l'étymologie, car mes livres sont construits avec, à côté, autour et pour des mots, et ma photographie est littéraire, et si je ne ressens rien dans le contenu, je ne pourrais pas l'illustrer, car pas de lumière. Quant à celui d'aujourd'hui, il m'a été «imposé» par Rachid Koraichi, de par sa qualité. En fait, j'apprécie le travail de mémoire. -Un dernier mot. -Ma joie, mon émotion, mon bonheur d'être en Algérie, vraiment, ma découverte de La Casbah, et aussi, j'ai été très touché par l'attente et l'éveil des gens d'ici. Merci. N.I. Interview Un mélange d'écriture et de lumière Infosoir : Comment vous est venu cet amour pour la photo? Ferrante Ferranti : En fait, comme je voyageais beaucoup, notamment sur les sites antiques, je dessinais donc au début, puis je me suis dit que prendre des photos serait plus facile, et là, j'ai découvert une toute autre énergie, un mélange d'écriture et de lumière, et comme je suis un fils de la Méditerranée, c'est donc ce qui me correspondait. -Est-ce la photo qui vous a aidé dans vos études d'architecture, ou l'architecture dans vos prises de vues ? -La photo m'a aidé dans mes relevés d'architecture, et là, mon regard est construit et repose sur le dessin, et donc, je passe mon temps à photographier l'architecture. -Est-ce que vous choisissez le sujet, le thème de vos illustrations et devez-vous être d'accord avec le contenu d'abord ? -Oui, je vois l'étymologie, car mes livres sont construits avec, à côté, autour et pour des mots, et ma photographie est littéraire, et si je ne ressens rien dans le contenu, je ne pourrais pas l'illustrer, car pas de lumière. Quant à celui d'aujourd'hui, il m'a été «imposé» par Rachid Koraichi, de par sa qualité. En fait, j'apprécie le travail de mémoire. -Un dernier mot. -Ma joie, mon émotion, mon bonheur d'être en Algérie, vraiment, ma découverte de La Casbah, et aussi, j'ai été très touché par l'attente et l'éveil des gens d'ici. Merci.