Epris de peinture et de paysages, ce révélateur du beau est aussi un amoureux de vers et de rimes... Artiste plasticien, Mahfoud Mekhzoumi a été le premier a avoir été sélectionné pour l'ouverture des manifestations culturelles entrant dans le cadre de l'Année de l'Algérie en France. C'est au centre culture algérien de Paris qu'il exposera 21 de ses tableaux et ce, du 16 janvier au 9 février au départ. Il rallongera son exposition de 15 jours. «J'ai voulu, à travers mon exposition relater le patrimoine, c'est-à-dire les oeuvres rupestres du Tassili, la Casbah d'Alger, les ruines romaines, des dessins, scènes de gens ou scènes typiques (portraits, paysages)». L'expo en question a été inaugurée côté algérien par le commissaire de l'Année de l'Algérie en France, M.Raouraoua, et côté français, par Mme Françoise Allaire. Une exposition qui a drainé énormément de gens, selon Mekhzoumi, notamment beaucoup de ses amis qu'il a pris soin d'inviter. Artiste professionnel, il exerce cette passion depuis 40 ans. «Mon rôle, c'est de collaborer ou essayer de valoriser le patrimoine. Ce dernier est comme une famille à préserver. C'est l'élément d'une identité, d'une nation...». Pour rappel, Mahfoud Mekhzoumi, de par son passé très riche a eu la chance de parcourir tout le territoire national et d'en revenir avec pleins d'images saisissantes. Il débute dans la peinture en 1962, conseillé par la galerie ABC à Paris en 1966, il fréquente l'atelier du peintre Georges Le Poitevin (qui accompagne la mission Henri Lhote lors de la découverte des fresques du Tassili en 1956). Il collabore aussi à une étude sociologique sur le passé de l'Algérie avec la Sores (société de recherches économiques et scientifiques) de Montréal (Canada). Cette étude lui a permis de se mettre au service de l'Onat en qualité de guide touristique à travers toute l'Algérie et particulièrement le désert algérien. Un élément apparent à travers ses oeuvres et que le public a dû certainement apprécier. Parmi ces visiteurs, on notera la présence du fondateur du syndicat national des artistes professionnels de la Gazette de la SNAP, M.Henri Petit Jean qui l'a reconnu comme membre de la maison des artistes de France. «J'ai été contacté aussi par l'association ou l'agence de promotion des cultures et du voyage (APCV) où j'ai animé un récital de poésie. Une soirée dédiée à l'Algérie qui s'est tenue le 18 janvier 2003 à la maison des Matelots», indique Mekhzoumi. Une des poésies, très symbolique, celle qui fait référence aux évènements tragiques qui ont eu lieu à Hassi Messaoud, où des femmes ont été violentées. Intitulée El Haïcha, ce poème a été repris lors d'une manifestation des femmes le 8 mars dernier en France. Cette exposition a été rehaussée également par la présence de Mme Bouchemla, ministre déléguée chargée de la communauté nationale à l'étranger. M.Mekhzoumi, heureux d'avoir vu des étrangers se déplacer pour voir ses tableaux, ne manque pas néanmoins d'exprimer son indignation: «après le vernissage, aucune considération...». M.Mekhzoumi persiste et signe, en outre, loin de polémiquer ou de dénigrer, le centre culture algérien souffre d'un très mauvais accueil. «A l'entrée, vous avez des «malabars» qui sont là et vous regardent d'un oeil hostile or, un centre culturel doit se targuer d'une certaine animation, une politesse». M.Mekhzoumi nous tend la lettre envoyée au directeur du CCA à Paris M.Bendiab, lui demandant, en parallèle à l'exposition, de bien vouloir accepter de monter des séances de diapos avec conférences et récitals poétiques sur le thème du patrimoine et l'histoire de l'Algérie profonde afin de donner un éclat particulier à l'expo auprès de notre communauté, confie-t-il. Un appel lancé dans le vide. Pas de diapos, pas de conférences. «C'est vraiment dommage!», regrette-t-il avec dépit. Un fait avéré de laxisme qui méritait d'être signalé. Enfin, côté projet, l'artiste Mafhoud Mekhzoumi compte ce mois-ci représenter l'APCV lors du Salon du tourisme qui se tiendra bientôt en animant son stand. «Cette association a été mandatée pour me représenter en France. J'ai été introduit par cette carte internationale des artistes grâce à laquelle je pense avoir un pied-à-terre là-bas pour pouvoir travailler», indique-t-il, et de poursuivre «Ce qui me tient à coeur, c'est de montrer les belles facettes de l'Algérie à l'étranger qui en général n'en voit que le côté négatif. Je suis prêt à travailler même bénévolement». Artiste amoureux des formes et des couleurs, Mahfoud Mekhzoumi est aussi épris de rimes et de vers. Poète à ses heures perdues, il compte éditer et publier prochainement un recueil de poésies.