Le Centre culturel français d'Alger abrite, depuis le 15 janvier dernier, une exposition de photos de l'artiste photographe Ferrente Ferranti. Une exposition qui s'inscrit dans le sillage du travail réalisé par Rachid Koraïchi. Ces photos sont un va-et-vient entre l'ancien et le nouveau. Elles gravitent aussi autour d'un seul et principal thème, à savoir la spiritualité et le mysticisme. Elles ont pour référence des lieux aussi divers les uns que les autres, mais où la spiritualité est plus présente, plus vivante… Des lieux de liturgie. Le travail de Ferrente Ferranti est une invitation au voyage. Un voyage où paix et sérénité sont plus que présentes. En fait, l'exposition “Les ancêtres sont liés aux étoiles” et structurée autour de trois personnages. Des personnages prônant la paix intérieure, celle du cœur : Rachid Koraïchi (artiste peintre et calligraphe algérien), Farouk Mardam Bey (natif de Damas, issu d'une grande famille syrienne) et Mohammed Kacimi (dramaturge et écrivain algérien). Ce sont en quelque sorte les guides du photographe. Dans le sillage de Rachid Koraïchi, Ferrente Ferranti – qui est né à Annaba et qu'il a quittée très jeune – vient à la redécouverte de son pays de naissance, à la rencontre de son histoire… Sur les pas de Koraïchi, le photographe nous livre des images situées entre la mémoire et le quotidien. Car les photos prises lors de ce voyage-pèlerinage représentent le tombeau des ancêtres, la tombe des Sept Dormants, le cimetière de la dynastie des Koraïchi, de la zaouïa… C'est aussi tout le rituel soufi qui est intégré, exposé.Avec Farouk Mardam Bey, c'est le retour au vieux Damas, aux artisans, à la cité millénaire. C'est la résurrection du passé de ce pays, avec des images intégrant des signes graphiques gorgés d'histoires. Quant à Mohammed Kacimi (lui aussi issu d'une confrérie soufie, El-Hamel), le dernier guide du photographe dans ce périple spirituel, il est présent pour renforcer le lien qu'entretient depuis des années Rachid Koraïchi avec le mysticisme et ses figures de proue : Al-Hallâj, Al Rûmi ou encore Râbiâ al-dawiya. C'est aussi l'image d'un pays paisible, harmonieux, l'image d'une religion – Islam – prônant tolérance et paix… que ces deux comparses veulent refléter ou plutôt réhabiliter à travers ces photos, où chacun va puiser au fond de lui-même sa perception du monde réel, de l'au-delà. C'est le miroir des apparences. Cette exposition, qui se poursuivra jusqu'au 12 février, est une invitation sensible à visiter et revisiter, où chaque photo raconte une histoire, chaque photo est un appel à la paix. Amine IDJER