Histoire n notre belle capitale, Alger la Blanche, est, elle aussi, une ville où l'on aime raconter des contes et des légendes. Le site de la ville actuelle ainsi que ses environs ont révélé des vestiges d'occupation humaine remontant à la préhistoire. On citera en exemple, le site dit des Allobroges, dans l'actuel quartier de Hydra, où on a exhumé, en 1961, lors de la construction de la cité portant le même nom (aujourd'hui cité Malki), tout un gisement, renfermant des restes d'animaux, dont une race de chevaux disparus, l'equus algericus, ainsi que des outils, appartenant à la période antérienne (paléolithique inférieur). Les vestiges du néolithiques sont encore plus nombreux, avec notamment le gisement de la Grotte du Grand Rocher de Aïn Bénian, qui a fourni des os d'animaux et des restes humains, ainsi que divers instruments. Les auteurs de l'antiquité font remonter la fondation d'Alger aux temps mythique. Au IIIe siècle de l'ère chrétienne, le grammairien Caïus Julius Solinus se fait l'écho d'une légende qui devait être courante à son époque : «durant son périple en Méditerranée, Hercule passant à cet endroit fut abandonné par vingt hommes de sa suite qui y choisirent l'emplacement d'une ville dont ils élevèrent les murailles ; et, afin que nul d'entre eux ne pût se glorifier d'avoir imposé son nom particulier à la nouvelle cité, ils donnèrent à celle-ci une désignation qui rappelait le nombre de ses fondateurs.» (Polihytor, 25) En fait, cette légende n'a pour but que d'expliquer le nom de la ville à l'époque romaine, Icosium, qui viendrait donc du grec : eikosi «vingt». En fait, on pense qu'Alger a été un comptoir phénicien, avant de devenir une ville. D'ailleurs, le nom d'Icosium viendrait, du phénicien Ikosim et signifierait «île aux mouettes», à cause de l'abondance de cet oiseau dans les parages. D'autres légendes existent sur les origines d'Alger. celle que Marmol donne lui a été sans doute racontée par un autochtone : Alger aurait occupé les ruines d'une ville antique appelée Sassa, qui existait longtemps avant l'arrivée des Romains. Cette ville se trouve sur les bords de l'oued el-Harrach. Elle était habitée par une population berbère appelée Mosgan. On aurait reconnu dans les Mosgan, les Mezeghna, tribu berbère qui peuplait Alger. Dans l'antiquité, Icosium était peuplé de Berbères romanisés qui sera élevée, sous le règne de Vespasien au rang de colonie. Le prince berbère Firmus, en guerre contre les Romains s'est emparé de la ville en 372 de l'ère chrétienne, qui sera le théâtre de nombreux combats et puis tombera en ruines. Elle subira par la suite l'occupation vandale. L'évêque d'Icosium, Victor, sera cité parmi les évêques numides qui assisteront, en 484, au colloque de Carthage, organisé par le roi Hunéric. Puis la ville ne sera plus citée : elle aurait été ruinée au Ve siècle, sous les coups répétés des envahisseurs… Quand les musulmans arriveront, ils ne trouveront qu'une citée ruinée et les grands géographes arabes comme Ibn Khuradadhbih ne la citent pas et quand El-Bekri le fait, c'est pour parler de ruines. La région d'Alger était alors occupée par une tribu berbère sanhadjienne, les Banû Mezghena (d'où l'ancien nom de la ville : Djaza'ir Banû Mezghana), à la quelle succédera une autre tribu berbère, les Beni Mellikèche. (à suivre...)