Résumé 37e partie n Alger, notre belle capitale, Alger la Blanche, est, elle aussi, une ville où l'on aime raconter des contes et des légendes. C'est le prince ziride Bologgin Ibn Ziri qui va donner, à la fin du XXe siècle, sa chance à Alger, en fondant, sur l'ancien site, une ville nouvelle. Bologgin disposait déjà d'une capitale, Achir, dans le massif du Titteri, mais sans doute voulait-il, pour son royaume, un débouché sur la mer. C'est à cette époque qu'Alger prend le nom d'Al-Djazâ'îr, «les îlots», par référence aux îlots qui l'entouraient. Avec les Zirides, Alger devient une ville prospère. Selon le géographe arabe Ibn al-Hawqal, le commerce et l'agriculture étaient florissants : Alger, écrit-il, produisait de telles quantités de miel, de beurre et de figues qu'elle en exportait une bonne partie ! Alger connaît un certain déclin, à cause de Béjaïa, la prospère capitale des Hammadites, puis l'arrivée d'Andalous, chassés d'Espagne, va l'aider à retrouver progressivement une place, au plan économique comme au plan intellectuel. Alger va aussi s'ouvrir sur le monde, rassemblant des gens d'origines les plus diverses : berbère restée berbérophone ou arabisée, andalouse, italienne, espagnole… Puis, à partir du XVIe siècle, les Turcs vont s'y installer et dominer la cité… C'est la «désagrégation» des royaumes maghrébins et les visées de l'Europe chrétienne, notamment des Espagnols qui, après la reconquista à la fin du XVe siècle, va encourager les Espagnols, qui tenaient à prendre leur revanche sur plusieurs siècles de domination musulmane sur leur sol. Et puis, en dépit de l'achèvement de la reconquista, le péril musulman demeurait dans la péninsule : les Maures qui y demeuraient pouvaient à tout moment s'insurger, comme c'est le cas, à Grenade, en 1501… Les musulmans chassés d'Espagne et réfugiés au Maghreb, pensait-on, ne cessaient d'inciter à la révolte leurs frères demeurés sur place. On se rappelle les projets délirants du cardinal Ximenez de Cisneros, enflammant les esprits contre les Maures, incitant la soldatesque espagnole à s'emparer des villes côtières et à convertir de force ou à faire périr les mécréants. C'est ainsi que Mers El-Kébir a été occupé en octobre 1505, puis Oran où le cardinal en personne fait procéder à l'exécution de 4 000 personnes et convertit en églises les deux principales mosquées de la ville, puis Béjaïa, qui tombe après une courte résistance…. Après la prise d'Oran et les massacres qui y ont été commis, plusieurs villes de la côte algérienne prennent peur et décident, pour ne pas subir le même sort, de payer un tribut aux Espagnols : c'est le cas de Dellys, Cherchell et Mostaganem. Ténès, qui était très vulnérable, avait déjà passé un accord avec les Espagnols avant la prise d'Oran. Alger, elle, a accepté de livrer à Pedro Navarro un des îlots de son port où va être construit le Penon, le rocher, une forteresse, dont les canons, pointés sur la ville, vont peser comme une menace. C'est alors que les notables qui la dirigent, sous la direction du cheikh Salim Toumi, décident de faire appel à l'aide d'un corsaire turc, Baba Aroudj, qui vient de remporter de francs succès contre les Espagnols… Certes, Aroudj, comme tous les corsaires, a des mobiles matériels évidents, mais c'est aussi un homme qui s'est imposé, dès son arrivée au Maghreb, comme un défenseur de l'islam et des musulmans. (à suivre...)