Les folioles du palmier sont tissées en petits paniers ou en grands couffins, ou bien aussi comme fourreaux pour protéger les épis contre les moineaux ou en étuis pour la cueillette des dattes avant leur totale maturité. On les utilise encore comme seaux pour tirer l'eau des puits ou comme bols pour boire, on en tire des sacs double (chwari) que l'on place sur le dos des ânes pour le transport des dattes. Les épines sont employées comme agrafes des vêtements, le régime dépouillé est aussi utilisé comme balais etc. Le palmier est, aujourd'hui, un arbre saharien, mais son aura s'étend jusqu'aux régions du nord, et les dialectes berbères de ces régions, qui n'ont pas le palmier dans leur économie, connaissent son nom : tazdayt, alors que celui de la datte, n'est pas toujours conservé. Le conte, le proverbe et surtout la poésie conservent le nom, le palmier étant la métaphore de la sveltesse et de la belle stature. En kabyle, il y a même un verbe, zdy, en rapport étymologique évident avec tazdayt, pour dire «élancer sa taille, se dresser». Le palmier, en effet, est souvent comparé à un être humain : il est sexué, sa frondaison est comparée à une tête chevelue et on lui attribue un cœur, logé au milieu de son tronc et qui constitue un aliment très recherché.