Au Ve siècle avant J.-C., Hérodote signale déjà que les Nasamons, de l'oasis d'Awdjila, aujourd'hui en Libye, étaient célèbres par leurs palmiers qui fournissaient de succulentes dattes. Dans l'art rupestre saharien, le palmier est associé aux Garamantes, et notamment, dans le site de Oued Djerat, au Tassili, à un char dit au galop volant. Cette association a fait supposer que le palmier a pu être introduit il y a 1 300-1 200 ans avant J.-C. Mais la culture du palmier est sans doute beaucoup plus ancienne. Le palmier est l'arbre providentiel du désert. Son fruit constitue un aliment de base, comme la figue sèche, dans le nord. Les noyaux servent de nourriture aux chameaux, aux chèvres... On utilise les palmes pour fabriquer des palissades et des clôtures, les palmes non dépouillées servent à couvrir les toits des cours ou des huttes, les folioles à tisser des couffins, des étuis pour la cueillette des dattes et divers récipients, les épines sont employées comme épingles pour vêtements, le régime dépouillé est utilisé comme balais, etc. Le palmier est souvent comparé à un être humain : il est sexué, sa frondaison est comparée à une tête chevelue et on lui attribue un cœur, logé au milieu du tronc et qui constitue un aliment très recherché. On lui attribue également des sentiments humains, dont l'amour. D'ailleurs, quand un palmier est trop vieux ou malade et qu'on doit l'abattre, on prend quelques-unes de ses palmes et on les met sur la nakhla : on pense ainsi atténuer son chagrin et lui faire supporter la séparation.