Concert n Un magnifique concert de musique jazz-fusionnel, organisé par le Centre culturel français, a été donné par ce sympathique groupe marseillais. Beaucoup de monde est venu, jeudi, à la salle Ibn Zeydoun à Ryadh El-Feth, apprécier et découvrir ce nouveau genre de jazz, ces nouveaux sons et cette nouvelle façon de jouer. Entrée originale du groupe, un par un, à commencer par François Rossi, à la batterie, avec un jeu soft pour se mettre dans le bain, rejoint de suite par Jules Bernable, à la basse électrique et enfin, le tant attendu, Cyril Benhamou, flûtiste et pianiste. Ce dernier, après cette jolie «intro», présentera les membres du groupe en tenues décontractées, jeans, T-shirts et cheveux longs, fortement applaudis par le public. Une fois les présentations faites, voici venu un morceau musical de flûte, extraordinairement bien exécuté par Cyril, puis relayé par un morceau de guitare d'anthologie de Jules, accompagnés d'une manière très complice par le batteur, qui se retenait difficilement de se «déchaîner», avant de se laisser aller, par des roulements de batterie majestueux, continuels et précis, ce qui lui a valu un tonnerre d'applaudissements, suivi dans sa lancée, par des millions de décibels déversés par le très électrique bassiste et le polyvalent claviste, ce qui donna, en somme, un son, inconnu, nouveau, où on retrouvait du métal, du jazz, du hard-rock, ou ce que l'on pourrait appeler du «Métal Gothique». Plus impressionnant encore, le morceau suivant, un solo de guitare, moins électrique, moins métal, genre ballade, avec tout le romantisme que cela entraîne, et c'est là précisément que nous constatons la magie et la grande maîtrise musicale de ce trio ; du chaud au froid, du blanc au noir, du gothique aux ballades, avec une facilité déconcertante. Oui, du jazz-fusionnel, fusionnel de par les nombreux genres de musiques qui en découlent, de par la réelle fusion qu'il y a au sein du groupe et, avec le public, acquis et boosté, il faut le dire, par le leader du groupe. Ce même public qui, pendant un long moment, servait de percussion et de boîte à rythme, via ses clapotements de mains, à Cyril, qui a délaissé son clavier pour prendre sa flûte magique, avec un air oriental, en chauffant à blanc toute l'assistance présente. «Plus fort s'il vous plaît on s'en va demain, et ce soir, on veut mettre le feu», dira-t-il, avant de faire une improvisation musicale à laisser perplexes les amateurs les plus avertis, le tout, accompagné par un très beau jeu de lumière, et de finir, en beauté, en remerciant ses pairs et le public, debout, qui n'arrêtait pas d'acclamer, d'applaudir et de redemander «une autre», ce qui a fait revenir, pour un dernier extrait, ces «gothiques» au cœur «d'artichaut». Interview express InfoSoir : Quelle appellation peut-on donner à votre genre musical ? Cyril Benhamou : Pour moi, ce n'est pas du jazz pur, même si beaucoup le pensent, mais je dirais plutôt de la musique urbaine énervée, avec des décibels et des slashs, ou mieux encore, un mélange de musique moderne et jeune. Pourquoi Punjab ? Punjab est le titre d'un morceau de saxophone, que j'écoutais et adorais quand j'étais jeune, et aussi, c'est une magnifique région d'Inde. Est-il vrai, que sur scène, tous les trois vous improvisez vos solos? et d'où vous vient cette inspiration ? Oui c'est vrai, sur scène nous ne jouons jamais la même version des solos, on respecte la structure, mais on fait exploser la forme, et ceci dépend de l'ambiance qu'il y a sur scène, du public, de la qualité du son, de la lumière...un tout quoi. Un dernier mot On a franchement été agréablement surpris par l'Algérie et par la gentillesse des Algériens. Merci au Centre culturel français de nous y avoir invités. Et je dis aussi à ceux qui ne connaissent pas encore l'Algérie : «VENEZ EN ALGERIE».