"Appréhension" À chaque arrivée des grandes chaleurs, l?inquiétude s?installe parmi la population de la région. Le scorpion androctonus australis hector, dont le poids n?excède par les 22 grammes, porte une paire de pinces à l?avant et un aiguillon venimeux derrière son abdomen. Il sème l?inquiétude dès les débuts des périodes estivales. Le caractère spécifique de la région d?une part, et le climat chaud et sec d?autre part favorisent la prolifération du scorpion. Pendant la période de canicule (juin, juillet et août) de chaque année, l?on enregistre un nombre assez important de piqûres de scorpion entraînant dans certains cas la mort. Deux personnes sont ainsi décédées cette semaine, à l?hôpital de Aïn Sefra. il s?agit d?une mère de famille, âgée de 49 ans et d?une fillette de 4 ans, tandis qu?une autre femme a été évacuée vers l?hôpital de Mécheria où elle est gardée sous réanimation. Les services de la prévention de la wilaya dénombrent, chaque année, entre 800 et 1 000 piqués. Tandis que le secteur de la prévention de Aïn Sefra a enregistré pour l?année 2002 : février (3 piqués), mars (13), avril (25) ; mai (39), juin (79+1 morsures de vipère ; juin (163) et août (200+1 décès). En 2001, 500 piqués ; en 2000 : 550+1 décès ; en juillet/août 1999 : (381 piqués) et 1998 : (743 cas dont 3 décès) ; en 1997: (733 cas dont 7 décès et en 1995 (659 cas dont 7 décès). Les victimes, le plus souvent des enfants, subissent le coup fatal. Dans les ksour, nombreux sont ceux qui vont vers les tolbas. À Tiout, par exemple, Taleb Boudouaïa nous dira qu?il reçoit plus d?une centaine de personnes piquées uniquement à Tiout. Dans cette commune, 90% des piqués ne vont pas à l?hôpital, mais chez les dizaines de tolbas que compte cette localité. Le scorpion à Aïn Sefra et Tiout, de couleur jaune clair, est très dangereux, son venin se propage vite, ce qui provoque la mort subite chez le sujet et surtout les enfants. La participation du citoyen dans la lutte contre ce scorpion joue un grand rôle, car celui-ci fait son gîte dans les amas de pierres, les déchets, les détritus abandonnés etc. Le manque d?éclairage dans certains endroits favorise aussi la mobilité du scorpion qui s?infiltre et trouve refuge dans les maisons vétustes et démunies de crépissage. À chaque arrivée des grandes chaleurs, l?inquiétude s?installe. La prévention, elle, demeure l?aspect primordial pour épargner les vies humaines. Mais ces piqûres qui, chaque année, coûtent la vie à de nombreux citoyens sont toujours là. Quand y mettrons-nous un terme ?