Rencontre n Le coup d'envoi de la caravane de l'espoir a été donné, hier, vendredi, du mausolée de Sidi Abderrahmane-Ethaâlibi à Alger. «Cette caravane est itinérante», dira Nacereddine Mihoub, membre de l'Association internationale soufie alawiyya, lors d'un point de presse animé jeudi, au Palais de la culture. «La caravane sillonne, depuis jeudi et ce, jusqu'au 25 juillet 2009, tout le territoire national. Elle parcourra plus de trente villes d'Algérie, soit plus de mille kilomètres. Elle va à la rencontre des populations de ce pays, de ses cultures et de ses aspirations. Boussaâda sera la prochaine ville où elle se rendra.» L'organisation de cette manifestation d'envergure nationale marque la commémoration du centenaire de la création en 1909, par le cheikh El-âlawi, de la tariqa el-âlawiyya, branche du soufisme. «L'année 2009 sera marquée par de nombreuses festivités», reprend Nacereddine Mihoub, ajoutant : «ça va de séminaires aux activités sportives et religieuses, en passant par des expositions et des concerts. Cinq mille participants, algériens et étrangers, prendront part aux festivités. Un colloque international se tiendra au mois de juillet à Mostaganem. Trente-six pays y participeront.» Il est à noter que la caravane de l'espoir, qui se rendra, après l'Algérie, dans d'autres pays, se veut «un espace de fraternité». Elle vise à promouvoir la rencontre, l'échange et surtout le dialogue pour une meilleure compréhension les uns des autres. Car c'est par le dialogue que nous pouvons surmonter nos différences – et nos différends – et, en conséquence, relever les défis. Selon Mourad Ben Tounes, les raisons qui ont motivé l'organisation d'une telle entreprise culturelle et patrimoniale, s'expliquent par les «défis aussi bien économiques, politiques que philosophiques ou culturels qui nous interpellent et aussi par l'image erronée de l'Islam véhiculée en Europe et le déséquilibre existant entre les musulmans et l'Occident». Et de reprendre : «La caravane de l'espoir est une occasion pour chacun de revivifier un riche patrimoine culturel et spirituel, de redécouvrir une mémoire ancestrale et de partager un message d'espoir fondé sur des valeurs et des actes.» Si la nation musulmane est repliée sur elle-même, c'est parce qu'«on a négligé, dit-il, le savoir et l'éducation d'éveil qui permettent à chaque individu de connaître sa spécificité et de développer son potentiel. Elle permet de sortir l'être humain de l'enfermement dans lequel il tend à se laisser prendre au nom de modèles normatifs.» Et de poursuivre : «On ne s'est pas uni autour d'une méthodologie. On s'est oublié et on a oublié notre héritage culturel ancestral. Et au lieu de s'y redéployer, on s'est dirigé vers l'Occident et ses valeurs. Et pour relever tous ces défis – à l'ère de la mondialisation – qui nous attendent, il ne faut plus se focaliser sur nos faiblesses. Il faut s'unir et revenir à nos vraies valeurs. Car tout se trouve dans notre patrimoine – et notre ancestralité.» Il est à noter que cette manifestation est initiée par l'Association internationale soufie alâwiyya, une association ayant pour vocation de faire connaître les richesses d'une spiritualité vivante et actuelle : le soufisme. Donc un Islam pétri d'humanisme et de rationalité. l Hamid Demou, membre de l'Association internationale soufie Alawiyya, a, pour sa part, souligné que le soufisme est un courant spirituel, philosophique et culturel ouvert à l'universalité comme à la modernité. «Il (le soufisme) est ancré dans l'actualité», relève-t-il. Et de poursuivre : «Le soufisme s'inscrit dans la modernité. Il tient compte et s'approche des préoccupations actuelles qui touchent les jeunes.»«Notre action consiste à montrer et à enseigner un soufisme qui vit», poursuit-il. Et d'indiquer : «Le soufisme vit au diapason du présent. Il n'est pas figé dans l'histoire. Il est actuel. Le soufisme est un temps, un moment de réflexion.» S'exprimant sur l'enseignement du soufisme auprès des jeunes, Hamid Demou dira : «Nous menons des actions concrètes en direction des jeunes en leur apprenant à dépasser les a priori et les préjugés comme à se connaître, à mieux s'informer et à informer.» L'objectif est de les inviter à «retrouver le sens du beau et du juste, et les valeurs ancestrales qui fondent l'humanité véritable», à «renouer avec la spiritualité du vivant, à renouveler le lien avec la création, avec ses semblables et avec soi-même». Le but est aussi de «nourrir les consciences» pour mieux comprendre, appréhender et dépasser les problèmes de notre monde. Et pour ce faire, il faut faire appel à toute l'intelligence et la sagesse dont nous sommes capables.