Quinze millions d'Irakiens ont commencé, samedi matin, sous la haute surveillance de la police et de l'armée, à élire leurs conseils provinciaux lors du premier scrutin en Irak depuis 2005. De Mossoul, dans le nord de l'Irak, à Fao, à l'extrême sud, sur les bords du Golfe, en passant par la ville sunnite de Ramadi, aux portes du désert et à Bagdad, les 6 500 bureaux de vote ont ouvert à 7h locales et doivent fermer à 17h locales. Les mesures de sécurité ont été renforcées dès hier soir à Bagdad, Mossoul et Diyala, les régions les plus dangereuses d'Irak, pour les élections de ce samedi après l'assassinat de trois candidats et de deux membres de la commission électorale. Jeudi, des inconnus ont abattu dans cette ville un candidat de la liste sunnite «Unité nationale irakienne». Jeudi, à quelques kilomètres de la frontière iranienne, un candidat de la liste «Réforme et Développement» et deux membres de la commission électorale avaient été tués. A Bagdad aussi, la police et l'armée quadrillaient la ville. Jeudi, un candidat sunnite du «Front de la concorde irakienne» a été assassiné. Le mois dernier, six candidats ont été tués. La campagne a pris fin, hier, mais dans leur prêche les imams sunnites et chiites ont encouragé leurs fidèles à voter. «Il faut voter pour exprimer la volonté du peuple et ne pas répéter l'erreur des années où la non-participation (des chiites) avait conduit l'Irak à la dictature et à l'effusion de sang», a expliqué un religieux chiite proche du Conseil supérieur islamique d'Irak d'Abdel Aziz Hakim. Chez les sunnites, qui ont refusé de participer au processus politique après l'invasion américaine de 2003, régnait le même état d'esprit.