L'animateur vedette d'une émission télévisée de la BBC, Robert Kilroy-Silk, a annoncé, hier, vendredi, qu'il ne présenterait plus son «talk-show» quotidien sur la chaîne publique, après la polémique née de ses commentaires anti-Arabes dans les colonnes d'un journal. M. Kilroy-Silk, ancien député travailliste, avait provoqué un véritable tollé en Grande-Bretagne après avoir assimilé les Arabes à des «auteurs d'attentats-suicide, des coupeurs de membres, des oppresseurs de femmes», dans une chronique publiée début janvier par l'hebdomadaire Sunday Express. «J'ai été bouleversé par le soutien du public, et je continue de penser que j'ai le droit d'exprimer mes opinions, aussi dérangeantes qu'elles puissent être», a déclaré dans un communiqué le présentateur qui animait, depuis 17 ans, ce «talk-show» matinal très suivi. «Pour autant, je reconnais les difficultés causées à la BBC et je pense que ma décision est la meilleure façon de trouver une issue à cette situation», a-t-il ajouté. La BBC, dans un communiqué commun, a, pour sa part, expliqué que les «opinions très controversées» de M. Kilroy-Silk étaient incompatibles avec ses fonctions d'animateur d'un forum de discussions sur la chaîne publique, qui a une responsabilité d'«impartialité». La «Beeb» a toutefois rendu hommage vendredi au professionnalisme du présentateur, auquel elle n'a pas exclu de confier une nouvelle émission à l'avenir. Après la publication de cette chronique et le torrent de protestations qu'elle avait suscité, l'animateur, âgé de 61 ans, avait présenté ses excuses et l'émission avait été suspendue. M. Kilroy-Silk avait assuré que son article avait été cité hors contexte et qu'il avait «pour objectif une critique de certains régimes arabes - jamais des Arabes en général». Selon le Daily Express, quelque 50 000 personnes ont téléphoné pour protester contre la suspension de l'émission «Kilroy» et pour exiger son retour à l'antenne, tandis que la polémique tournait au débat sur la liberté d'expression en Grande-Bretagne.