Une centaine d'œuvres sont venues enrichir les collections ethnographiques du Musée national du Bardo en 2008. «Nous avons mis l'accent, lors des acquisitions de l'année 2008, sur les tissages, car la collection existant au niveau de notre musée n'est pas représentative de toutes les régions du pays, ainsi que sur les luminaires d'époque qui, non seulement enrichiront le fonds mais seront aussi installés dans les nouveaux espaces», a indiqué Mlle Fatima Azzoug, directrice du Musée national du Bardo. «Les pièces acquises, que ce soit sous forme d'achat ou de don, offrent un intérêt scientifique, historique et muséographique, aidant à une meilleure connaissance du matériel en usage par la population algérienne au début du siècle dernier», a ajouté la responsable du musée mettant en exergue l'importance de ces objets. Les pièces venues enrichir la tapisserie du Musée national du Bardo consistent en «zarbia» (tapis de sol) et «henbel» (tenture -couverture) de l'époque contemporaine de diverses dimensions et aux couleurs et décors locaux des régions de Oued Rechache (Boussaâda),de Babar (Khenchela), de Tébessa et de Msila. Le Musée national du Bardo a acquis aussi plusieurs objets en cuivre dont un «beqradj» d'Alger du début du 20e siècle, un encensoir où brûle un parfum de la même époque surmonté d'une coupelle agrémentée d'un couvercle ajouré en dôme, deux lustres datant de 1920 avec, au centre, 7 éléments en forme de S décoré d'une fleur à pétales ouverte, ainsi qu'une fiole en verre fabriquée à Tlemcen à la fin du 19e siècle, pièce muséale rare, décorée de motifs floraux et rehaussée d'un verset coranique, et utilisée chez de riches familles citadines algéroises et tlemcéniennes. Une série de pièces est également venue enrichir la collection de poterie consistant notamment en un «s'han» (plat) du début du 20e siècle et dont la partie interne révèle des dessins végétaux et animaliers, assorti d'un bandeau le long de la bordure, une «thabouqalt» (petite cruche) de la moitié du 20e siècle de la région de Lakhdaria portant des décors disposés en registres superposés et un «amesvah» (bougeoir) du début du 20e siècle de la région de Tizi Ouzou, le tout donnant un aperçu de la variété des poteries traditionnelles révélant la richesse du patrimoine national.