Patrimoine n Le musée du Bardo – une institution consacrant ses espaces à la préhistoire et à l'ethnographie – est en phase de restauration. «Le musée est effectivement en restauration», dira Asma Aroua-Maïza, chef du département de l'animation et de la documentation du Musée national du Bardo. «Je dirai que c'est la dernière ligne droite, les travaux de restauration ayant commencé fin 2005 début 2006.» «Nous avons commencé, poursuit-elle, avec un vaste programme de mesures d'urgence, et là nous espérons mener à bien cette restauration et nous allons essayer d'être au rendez-vous et d'ouvrir nos portes à l'occasion du Mois du patrimoine 2011. Nous essayerons de tenir nos engagements.» S'exprimant sur les raisons ayant motivé la direction à mener des travaux de restauration du musée, Mme Asma Aroua-Maïza soulignera : «Il y a d'abord l'âge du musée, celui-ci est une bâtisse qui a plus de deux cents ans. C'est un édifice qui a subi les aléas du temps, le vieillissement des matériaux, ce qui est tout à fait normal.» «En plus, ajoute-t-elle, il ne faut pas oublier que nous sommes dans une zone sismique et que le musée a supporté et a enduré quelques séismes, mais il faut dire que nous n'avons pas réellement de problèmes de perte de stabilité. Il y a quelques problèmes mineurs à régler, ce qui a d'ailleurs motivé le lancement des travaux de restauration.» Ainsi, le musée rouvrira ses portes au grand public, l'année prochaine, et cela à l'occasion de la célébration du patrimoine (du 18 avril au 18 mai). «Si nous parlons de restauration, explique Mme Asma Aroua-Maïza, cela veut dire que nous allons rouvrir les portes du musée en gardant cette authenticité des lieux, mais la seule chose qui va changer, la seule nouveauté, c'est au niveau de la scénographie au niveau des espaces d'exposition.» «Nous allons vers de nouveaux concepts, vers un nouveau design, vers une recherche des couleurs, des matériaux et aussi vers la mise en lumière qui est très importante dans un musée», dit-elle tout en précisant : «Un objet, s'il n'est pas bien éclairé, nous ratons notre exposition.» Interrogée ensuite sur les projets du musée, Mme Asma Aroua-Maïza répondra : «Nous avons effectivement des projets, notamment ceux concernant des expositions temporaires. Nous allons rétablir l'exposition permanente avec quelques nouveautés, peut-être avec l'ouverture de nouvelles sections, surtout en ethnographie.» «Ce qu'il faut rappeler, précise-t-elle, c'est que le musée du Bardo est un musée de préhistoire et d'ethnographie, il traite des deux thématiques. Au niveau de la préhistoire, c'est une exposition qui est organisée sur un parcours chronologique, alors que sur la partie ethnographie, c'est plutôt une organisation à thème, sur plusieurs sections, cela peut aller du café traditionnel à l'intérieur algérois à un salon privé. Il y a aussi d'autres salles qui traitent de tout ce qui est tissage, textile, broderie, costumes, bijoux, poterie…» Le musée du Bardo comprend ainsi plusieurs salles d'exposition à thème, à savoir salles targuie, maghrébine et des costumes, le hammam, d'autres espaces abritant le diwan, la galerie de la favorite et les salles des armes et des instruments de musique. Il comprend également des espaces réservés à la préhistoire. Classé monument historique en 1985, le Musée national du Bardo a été construit à la fin du XVIIIe siècle afin de servir de résidence d'été pour accueillir les notables de l'époque. La première partie, construite dans la typologie de la maison de la Médina avec l'introduction de quelques variantes (jardins, potagers, fontaines et bassins), a subi des extensions en 1875, consistant en de grands espaces avec des hauteurs sous-plafonds éclairés par une série de verrières utilisées à l'époque comme écuries et réserves. Le musée abrite des collections non seulement algériennes mais également étrangères. Généralement, les objets préhistoriques proviennent des fouilles ou sont acquis dans le cadre d'échanges avec les institutions des pays étrangers. Quant aux pièces ethnographiques, celles-ci sont acquises soit par achat, soit par dons.Il est à noter que le musée du Bardo s'est enrichi au cours de ces derniers mois d'une centaine d'œuvres ; celles-ci sont venues enrichir ses collections ethnographiques.Les pièces acquises consistent en des tapis et des tentures d'époque originaires de diverses régions, telles que Boussaâda, Khenchela, Tébessa et M'sila. La collection comprend d'autres objets, tels qu'un encensoir datant du XXe siècle, de deux lustres de la même époque, d'une fiole en verre fabriquée à Tlemcen à la fin du XIXe siècle ainsi que des poteries révélant la richesse du patrimoine algérien.Les pièces acquises offrent un intérêt scientifique, historique et muséographique, aidant à une meilleure connaissance du matériel en usage par la population algérienne au début du siècle dernier.