Prévision Oran court le risque majeur de perdre son label de métropole méditerranéenne. Elle en a pourtant les atouts : situation géostratégique, infrastructures de base et microclimat idéal. Depuis l?adoption du Plan directeur d?aménagement urbain (Pdau), les autorités locales affrontent le triple défi de la démographie galopante, de l?exode rural et de l?extension anarchique du bâti. Mais il s?agit également et surtout de préserver les terres agricoles qui tendent à se rétrécir comme une peau de chagrin. Ce ne sont pas moins de 1 100 hectares de bonne terre qui «disparaîtront» dans le cadre de la troisième phase du Pdau du Grand-Oran qui regroupe les communes d?Oran, Sidi Chahmi, Bir El-Djir et Es-Sénia. Comment gérer une telle situation ? Comment répondre, dans la capitale de l?ouest, aux critères de la cohérence urbanistique, de l?environnement et du tourisme ? Deux options pour résoudre ce dilemme : raser toutes les excroissances, avec, en retour, les effets pervers sur le plan humain et logistique, ou réguler, autant que faire se peut, l?espace actuel en s?appuyant sur une conduite désormais plus rationnelle et rigoureuse. La deuxième solution fut retenue pour des raisons humaines et financières évidentes. Le plan de développement urbain ne concerne plus actuellement la seule commune d?Oran, mais aussi Bir El-Djir, Es-Sénia et Haï Bouamama, quand on sait que la quatrième phase de 2002, agréée par le gouvernement, concernait les modalités de restructuration. L?exemple de Haï Bouamama (ex-Pont-Albin) était retenue dans une opération modèle, d?ailleurs approuvée par la Banque mondiale. Sur un site qui accueillera environ 40 000 habitants, avec une aide de l?Etat de 85%, on établira un système de lotissements en conformité, avec la fourniture de services publics : espace commercial, écoles, etc. Les pouvoirs publics ont donc choisi, pour éviter de coûteux déplacements de population, d?appliquer les normes du plan urbanistique en y adaptant l?état de fait imposé par une conjecture socio-économique particulière. Par ailleurs, l?Etat se chargera de la réfection totale des immeubles pour les mettre à la disposition des futurs acquéreurs dans de meilleures conditions. Les logements acquis en copropriété, comme les résidences du centre-ville d?Oran, seront pris en charge pour l?aspect extérieur par l?Etat et par le copropriétaire à l?intérieur des structures. Du fait de la nature spécifique de l?opération et des enjeux considérables qui en découlent, la façade maritime revêt une importance particulière pour la ville d?Oran. Il s?agit de rassembler le maximum d?atouts pour réussir un Pdau qui ne serait pas appelé à connaître le sort du PUD de 1975 et ce, d?autant plus que la situation actuelle est plus complexe que celle qui prévalait dans les années 1970. En fait, réguler l?espace existant de manière rigoureuse, conformément aux impératifs de l?urbanisme et de l?environnement, en développant désormais l?extension de la ville vers l?est. Il y a lieu également de prévoir un troisième et un quatrième périphérique destinés à désengorger la capitale de l?ouest.