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Les ambitions touristiques d'Oran face à l'incurie des élus et des responsables locaux Disposant d'atouts considérables, dont sa situation géostratégique et l'attractivité de son territoire
De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Oran «El Bahia», la radieuse, a perdu beaucoup de son aura ces dernières années. Ville multiséculaire, réputée pour ses penchants culturels et artistiques, semble aujourd'hui se rechercher et vouloir se réinventer une nouvelle identité. Pourtant, disposant d'atouts non négligeables, d'une position géostratégique confortable avec 120 kilomètres de côtes féeriques et exotiques, connue pour le sens élevé de l'hospitalité de sa population, Oran avait tout pour devenir la première ville cosmopolite à l'échelle de la rive sud du Bassin méditerranéen. L'incurie de ses élus et l'incompétence de ses responsables locaux désignés depuis près de trois décennies ont relégué El Bahia au second plan. Jalousie peut-être, mépris et ignorance peut-être. Mais, ce qui est sûr, c'est qu'Oran a toujours été victime de son statut, de sa renommée et de son ambiance éternelle. Depuis le lancement du programme présidentiel de la relance économique, la capitale de l'Ouest a vu son image s'améliorer progressivement. Le plan quinquennal 2000-2005 a permis à la wilaya d'engranger quelque 3 milliards de dollars à travers des projets d'envergure avec le renforcement des infrastructures de base, comme la réalisation de la rocade, les ouvrages d'art et les bretelles autoroutières. Cela sans oublier le confortement de la jetée, le projet d'extension du port, la réalisation d'une nouvelle piste d'atterrissage à l'aéroport international d'Es Senia, la réalisation d'un abri de pêche à Kristel, et d'autres aussi, notamment dans le secteur de l'habitat. Si l'Etat a consenti autant d'aides financières et de projets destinés à améliorer la superstructure de la wilaya, les responsables locaux, walis, élus locaux et nationaux, n'ont pas été à la hauteur de ses missions. La gestion des différents projets de la wilaya, surtout durant ces dernières années, a souffert de l'incurie extraordinaire des responsables locaux. Les projets inscrits et financés par le gouvernement ont connu ou connaissent des retards, des imperfections et autres lacunes impardonnables. Au niveau du logement social, la mauvaise gestion du dossier a placé la ville dans une spirale de tension sociale interminable et récurrente. L'ensemble des projets de la wilaya a connu des retards importants dus au mauvais suivi des chantiers. L'exemple le plus frappant est, sans nul doute, celui de la manière dont a été géré l'un des plus importants projets de la wilaya, le pôle universitaire d'Oran, qui accuse des retards et des imperfections importants. Ce qui amène à la nécessité vitale de procéder à des changements sporadiques de la composante sédentaire de l'administration locale, laquelle survit aux différents walis et autres chefs de daïra. Une composante qui est à l'origine de toute les décisions engageant l'avenir de la wilaya. L'exemple du palais des Congrès reste très énigmatique et symptomatique du mode de gestion des projets locaux. Celui également du projet italien «Voile méditerranéen» pour l'implantation de villages touristiques dans les localités de Madagh, de Boutlelis, d'Aïn El Kerma et d'Oran n'a pas bougé d'un iota. La valeur de ce projet, piloté par un consortium italien de 33 PME, est estimée à plus de 500 millions d'euros, nous dit-on. Pourtant, l'attractivité du territoire de la wilaya est hautement avérée et ses atouts historiques, son héritage civilisationnel, culturel et artistique, son envergure et son potentiel touristique concouraient à en faire la première ville du bassin occidental de la Méditerranée. Pour combler ce vide, il aura fallu l'intervention de la Sonatrach pour renforcer l'amélioration du cadre de vie des citoyens et de l'image de la ville. Des commodités urbaines, comme la réalisation des aires de jeux et jardins pour enfants et des terrains de sport pour les jeunes, ont été réalisées dans plusieurs quartiers de la ville. Dans la perspective de l'événement international énergétique que la capitale de l'Ouest devra abriter en 2011, la Sonatrach a décidé de réaliser un palais des Congrès d'envergure internationale ainsi que d'autres structures de loisirs et d'accueil. Du coup, la réflexion a été engagée en vue de susciter la dynamique, et, surtout, l'émulation autour de cet événement majeur. Malgré la création de deux zones touristiques ZET dans les localités de Cap Falcon et de Madagh, les infrastructures de l'hôtellerie et du tourisme ne sont pas aux normes requises. Côté hygiène et salubrité publique, même si la situation s'est beaucoup améliorée dans le centre-ville d'Oran, grâce à l'événement international, le Festival du film arabe d'Oran, il reste tout de même beaucoup à faire. Dans les stations balnéaires d'Aï El Turck et des Andalouses, l'hygiène publique n'est pas le fort des élus locaux. Des efforts doivent être consentis dans ce domaine. Alors, dire que les pouvoirs publics locaux accordent une importance vitale à la saison estivale et au tourisme balnéaire, c'est tout simplement mentir à l'opinion publique.