InfoSoir : Où en sont les projets de développement dans votre commune ? Mohamed Abdouni : Beaucoup de projets ont été réalisés pour lutter contre le manque d'eau, mais ce problème persiste, notamment en été. Les citoyens nous disent qu'ils veulent plus de projets pour leur commune. Il existe un programme ambitieux au profit de notre commune dans le cadre du développement local. Mais la contrainte du foncier a toujours posé problème pour la réalisation de projets de développement car les lots de terrains sont en majorité la propriété de particuliers. Nous voudrions bien que l'Etat nous aide dans ce sens pour l'expropriation et l'indemnisation des citoyens. Nous voulons axer dans notre programme en priorité sur les routes et l'ouverture de pistes dans le but de désenclaver des zones éloignées et des douars. Nous engageons également des actions collectives et individuelles dans une zone montagneuse à vocation agricole avec des perspectives de développement axées, notamment, sur le petit élevage. Le problème de l'acheminement des malades se pose toujours… l Les services de la wilaya nous ont alloué une subvention avec laquelle nous avons acheté un véhicule Hyundai en 2005 que nous avons affecté au centre de santé. Mais cette ambulance ne peut sortir qu'avec ordre de mission signé par un médecin de garde, et dans la journée seulement. Par ailleurs, nous avons transmis une demande à la direction de la santé de la wilaya pour que ce centre de santé soit transformé en polyclinique afin qu'il soit opérationnel 24h/24 avec des médecins de garde, mais nous attendons toujours une réponse. Nous voulons également une maternité car les femmes doivent être acheminées vers Damous, à plus de 17 km, ou à El-Abadia (Aïn Defla) pour accoucher. La commune enregistre aussi un déplacement de populations… Tout à fait. Les familles, qui avaient fui leurs terres et maisons dans les zones les plus reculées, se sont installées devant les postes des services de sécurité. Nous avons connu un autre type d'exode rural. Les citoyens n'ont pas quitté leurs terres ou maisons pour aller s'installer ailleurs et plus loin, mais ils se sont regroupés dans des lieux plus sécurisés pas loin de chez eux, créant ainsi de petits douars. Et c'est une bonne chose, car on ne peut pas leur créer des projets sur place pour les inciter à se stabiliser. Que projetez-vous dans l'immédiat ? l Nous comptons en 2009 réaliser des travaux d'aménagement sur les routes comme le CW3 qui mène jusqu'au douar Bouarbi sur 6 km. Cela permettra de faciliter la circulation des citoyens et des agriculteurs. La priorité, sera donc donnée aux accès et aux routes. Nous voulons aussi aménager la source de «Ghazlia» pour faciliter l'accès à l'eau potable. Concernant ce problème, il ne sera réglé qu'après la réception du barrage Keff eddir de Damous qui alimentera 3 wilayas (Chlef, Aïn Defla et Tipaza) et dont la réception est prévue dans moins de 2 ans, en plus de la station de dessalement de l'eau de mer de Oued Sebt (en cours d'étude) pour la consommation et l'irrigation. Enfin, nous voulons que les ruines découvertes sur le territoire de notre commune soient mises à profit pour lancer une activité touristique. * Président de l'APC de Beni Mileuk