Interview n Hichem Daou, claviste et cofondateur du groupe D'zaïr, livre, dans cet entretien, les avancées enregistrées par la formation. InfoSoir : L'année dernière vous avez fêté vos 10 ans sur la scène artistique... Qu'est devenu le groupe D'zaïr depuis ? Hichem Daou : Depuis nous avons recruté deux nouveaux éléments, Hassen Khoualef, batteur et Réda Chami, guitariste, et puis nous préparons notre 3e album qui tarde à venir car il nous est difficile de sélectionner et choisir les titres. De vos 10 années de carrière, qu'avez-vous retenu comme expérience ? Une évolution dans la perfection du son, la maîtrise sur scène, comme pour le trac, les anomalies, les mauvaises surprises, les défaillances techniques... et puis la rencontre avec différents artistes avec lesquels nous avons travaillé, que cela soit dans le chant, dans la production, ou même ceux qu'on essaye d'encourager et qui font la première partie de nos spectacles. Parlez-nous de votre style de musique, comment peut-on le nommer ? C'est du rock progressif, c'est-à-dire qui a de nouvelles tendances de sons, de textes et de revendications, tout en gardant l'aspect originel, avec un dialecte algérien typique. Hyzia et D'zaïr figurent dans votre répertoire. Ce sont des titres tirés du patrimoine. Qu'est-ce qui vous a motivé à faire un clin d'œil au répertoire national ? D'abord, c'est pour rendre hommage aux interprètes de ces œuvres, et aussi, essayer de faire connaître ces titres à travers un nouveau son, qui donnera par la suite, le goût aux jeunes de découvrir le répertoire national. N'envisagez-vous pas de faire une musique fusion ? Si, bien sûr, mais d'une manière travaillée, afin que la qualité de cette fusion impose une certaine perfection . De quels groupes ou chanteurs vous êtes-vous le plus inspiré ? Il y a les Pink Floyd, Marillion, et puis par beaucoup de chansons du patrimoine national et arabe. Y a-t-il une culture rock en Algérie ? Il y a un état d'esprit, de la rébellion, mais «on» ignore les principes du rock, donc non, pas de culture rock. Et sinon, quelle est sa place dans le paysage musical ? Elle commence à avoir de l'ampleur, mais le matériel reste très cher, donc pas beaucoup d'adeptes. Comment votre groupe vit-il face à la «raïmania» qui attire beaucoup plus les jeunes ? Le raï est une mode, alors que le rock est une façon de vivre et de penser, et ce, même si le raï exprime la colère des jeunes qui l'ont adopté. Le rock n'est pas considéré comme une culture chez nous, et donc, n'est pas assez promu. Ne pensez-vous pas qu'une fusion ou un duo avec Lotfi Attar, de Raïna Raï, ferait des étincelles ? Lotfi est notre idole et notre ami, et j'espère qu'un jour on pourra faire quelque chose avec lui, c'est un projet. À quand la sortie de votre prochain album ? Incha' Allah ce sera pour l'été 2009. Pourquoi avoir décidé de dédier et de remettre la recette de votre dernier concert au peuple de Gaza ? C'est vraiment le moins que l'on puisse faire. On ne pouvait rester insensible devant ces affreuses images, notamment celles des enfants, et c'est juste une aide symbolique mais qui est très sincère.