Concert n Un splendide concert de rock, en arabe dialectal, made in Algeria, nous a été offert à nous et au peuple de Gaza. Organisé par l'Office national de la culture et de l'information, un magnifique concert de rock a été donné par le groupe D'zaïr, jeudi dernier, à la salle El-Mougar, et ce, en soutien à la Palestine, plus précisément au peuple de Gaza. «Ce concert vous est dédié à vous, amoureux du rock, et au peuple de Gaza, pour lequel je vous demande une minute de silence...», a dit, dès son entrée en scène, le leader du groupe, Hakim Laâdjel. Et juste après cette minute de respect, place au rock progressif, avec un premier morceau intitulé Sarah, titre phare du premier album de D'zaïr (2001). Sans préliminaire aucun, ni pour le groupe ni pour le public, à croire que tout le monde était fin prêt et déjà échauffé, on entre directement dans le vif de la musique, c'est à dire du rock, au sens propre du terme, et dès les premières notes entamées, cette envie irrésistible de danser et de bouger, contenue et remplacée par des claquements de mains et de pieds, suivant le rythme de Hassen Khoualef, le batteur, et le génial solo du guitariste «Guilmourien», Reda Chami, tous deux, nouvelles recrues du groupe. Juste avant de commencer une autre chanson, il y a eu une défaillance de son par rapport à la guitare de Hakim Laâdjel, qui tardait à être réglée. Et en grands «professionnels», et grâce à plus de 10 ans d'expérience et de connivence (le groupe a fêté ses 10 ans d'existence en 2008), les autres membres du groupe, pour pallier cette défaillance et combler ce vide, ont tout simplement «improvisé» un magnifique instrumental des grands jours, avec en prime, le délire du public qui donnait le ton, en lieu et place de la batterie, de par ses claquements de mains, notamment pour ce solo de musique orientale, à la David Guilmour, de «Dada» le guitariste, (encore lui), au zénith de sa forme, avant que Redouane Nehar, le bassiste, n'exécute un chant patriotique, repris en chœur par les «rockers» de la salle, d'où fusèrent des «youyous» contextuels, à donner la chair de poule. Après la série rock, vint le tour du «quart d'heure américain», avec une très mélodieuse ballade, genre Scorpions, suivie d'un autre solo de guitare d'anthologie, avant que Hakim, chanteur engagé, ne chante la très triste El yetim (l'orphelin) qui, bien sûr, a pour but d'éveiller la conscience collective, ce qui est exactement le cheval de bataille de ce groupe, c'est-dire, raconter les maux de la société, les problèmes épineux, voire tabous, ébranler, secouer, en musique, les pensées actuelles et essayer de faire changer les choses d'une manière subtile et artistique. Puis il y a eu les incontournables Dzayer d'Ahmed Wahbi, avec une version très originale, puis Hyzia, et enfin pour terminer Omar, chanson pendant laquelle, Hakim présentait les membres du groupe, où chacun avait «sa minute», et où Hichem Daou, le claviste, laissa perplexe l'assistance par un splendide morceau de jazz et par sa grande maîtrise musicale. Du grand art.