Résumé de la 18e partie n Les magistrats accablent Sacco et Vanzetti, qui, ne parlant pas très bien l'anglais, répondent mal aux questions qu'on leur pose. On approche de la fin du procès. L'avocat de la défense prononce sa plaidoirie. Celle-ci, qui insiste sur des détails insignifiants, est de l'avis des chroniqueurs de l'époque plate et sans intérêt ; Katzmann, lui, plutôt, est incisif et il sait trouver les mots qu'il faut pour accabler les accusés. Le jury se retire pour délibérer. A 19h 55, le jury revient : à sa tête marche son président, un certain Ripley. On introduit les deux accusés et l'huissier demande à Ripley si le jury qu'il préside a rendu un verdict. — Oui, dit Ripley. L'huissier se retourne ensuite vers les accusés et s'adresse à Sacco. — Nicolas Sacco, levez-vous ! Sacco, très pâle, mais digne, se lève. Il aperçoit sa femme, Rosina, dans le public et lui sourit. L'huissier se retourne de nouveau vers le président du jury. — quel verdict avez-vous rendu, concernant cet accusé ? — coupable de meurtre au premier degré, dit Ripley. La même question est posée à propos de Vanzetti et la même réponse est donnée par Ripley : Sacco et Vanzetti sont condamnés à mort. Les journalistes se précipitent aussitôt dehors pour téléphoner, à leurs journaux, afin de leur donner la nouvelle. Des manifestations sont aussitôt organisées aux Etats-Unis et dans le monde, les ambassades américaines sont prises d'assaut : on exige l'annulation du procès et la libération des deux accusés. La classe ouvrière se montrera particulièrement solidaire des deux Italiens que l'on croit condamnés non pour des délits qu'ils auraient commis, mais pour leurs opinions politiques. D'après la loi américaine d'alors, pour qu'un procès soit réviser, la défense doit présenter des motions, c'est-à-dire des faits nouveaux. Plusieurs motions vont se succéder : ainsi, un des témoins, Lola Andrews, se rétracte : elle n'est plus sûre d'avoir reconnu Sacco sur les lieux du crime. Mais la motion la plus importante est celle de Proctor, l'expert, qui a annoncé que la balle qui a tué l'un des convoyeurs est compatible avec celles tirées du revolver de Sacco. «Je ne suis plus sûr de la culpabilité de l'accusé», dit-il. Les motions sont présentées à la justice pour étude, mais le juge, chargé du dossier, donne sa réponse, le 1er octobre 1928 : les motions ne peuvent être retenues. Un comité de soutien à Sacco et Vanzetti se constitue et prend un autre avocat, Moore s'étant montré suffisamment incompétent dans l'affaire. Il s'apprête à proposer une autre motion quand un témoignage inattendu se produit : un certain Celestinos Madeiros, déjà condamné à mort, affirme avoir participé au hold-up et que ni Sacco ni Vanzetti n'y étaient. Mais ce témoignage est rejeté par la justice américaine. C'était la dernière chance. Il n'y a plus qu'à espérer maintenant la grâce du gouverneur du Massachusetts, Alban Fuller. Tous les yeux sont tournés vers lui, des milliers de lettres arrivent du monde entier dans son bureau. Mais au lieu de répondre, il nomme une commission chargée de dire une fois pour toutes si les deux Italiens sont coupables où non. Le 27 juillet 1927, la commission rend son verdict : coupables. (à suivre...)