Dispositif n Le Plan national stratégique de lutte contre les IST/VIH/SIDA 2007- 2011 constitue une étape importante pour l'Algérie. Il rentre dans le cadre des engagements du pays auprès des instances internationales dans la lutte contre ce fléau, en l'occurrence ONU-SIDA. Si ce programme venait à être appliqué, à en croire nos différents interlocuteurs, l'Algérie pourrait prévenir les nouvelles infections, élargir l'accès aux soins de santé et atténuer l'impact de l'épidémie. Le plan en question prévoit une harmonisation des cibles et des objectifs autour d'une approche exhaustive basée sur les individus et les communautés les plus concernés par ce mal du siècle. Ce cadre stratégique a été adopté par consensus lors d'un séminaire atelier qui s'est déroulé en juin 2007 à Alger. Il est érigé sur plusieurs axes dont l'amélioration des connaissances de l'épidémie et des comportements. Outre le renforcement des capacités des intervenants, il accorde une importance particulière aux prestations de prévention et de soins, mais aussi à l'efficacité et à la qualité de ces prestations. La surveillance épidémiologique effectuée depuis le début des années 2000 a permis de mieux distinguer les groupes en situation de vulnérabilité par rapport à l'infection du VIH. Il s'agit en particulier des jeunes, des professionnels du sexe, des usagers de drogues injectables, des homosexuels et des détenus. A toutes ces catégories, il convient d'ajouter les populations migrantes transfrontalières. Autre fait marquant des données épidémiologiques mises en relief dans cette stratégie de moyen terme est cette nouvelle classification de l'épidémie à travers le territoire national. «L'épidémie, jusque-là peu active, tend, ces dernières années, à devenir une épidémie concentrée tant en ce qui concerne les groupes les plus exposés que certains sites et wilayas », peut-on lire dans l'analyse faite dans le cadre du plan 2007-2011. Ainsi, «l'analyse du taux de prévalence global du VIH chez les professionnelles du sexe dépistées pour l'ensemble des sites, durant la période 2000-2004-2007, indique une tendance à la hausse», souligne le document. Ce taux passe de 2,9% en 2000 à 3,8% en 2004 et à 4% en 2007. Le taux de séroprévalence étant supérieur à 5% durant les 3 enquêtes, la wilaya de Tamanrasset, concluent les enquêteurs, est dans une situation d'épidémie concentrée depuis 2000. Il en est de même pour la wilaya de Tiaret qui présente des taux de séroprévalence respectifs de 10,7% et de 12,9% en 2007.