Résumé de la 1re partie n Le prince et son compagnon sont les hôtes d'un chef de village, dont la fille accuse – à tort – le prince de lui avoir volé son collier... Où veux-tu en venir ? demanda-t-il au génie. — Je voulais voir si tu étais courageux, répondit celui-ci. Comme tu es très brave, je vais te, faire un cadeau. Et il lui donna un fusil. — Merci ! dit le prince. — Avec ce fusil, il te suffira de tirer en l'air pour tuer tes adversaires, déclara le génie. Après avoir rempli son outre d'eau, le prince décida d'essayer le fusil. Il tira en l'air et le génie mourut. Il rejoignit ensuite son griot qui, las d'attendre, s'était mis à chanter les louanges de son jeune maître. Le prince lui donna à boire et lui raconta ce qui s'était passé. — Avec ce fusil, ajouta-t-il, je suis invincible, car nul autre que moi ne possède une arme aussi merveilleuse. Les deux hommes s'accordèrent une nuit de repos et repartirent de bonne heure le lendemain matin. Au bout de quinze jours, ils arrivèrent dans une petite capitale située au bord d'un large fleuve. Depuis près d'un an, personne n'y avait bu d'eau fraîche car un caïman féroce empêchait les habitants de s'approcher du cours d'eau. Chaque année, une jeune fille, parée de ses plus beaux bijoux, lui était sacrifiée. En échange le caïman permettait aux habitants de faire provision d'eau pour un an. Le soir où le prince et son griot pénétrèrent dans cette étrange capitale, une grande animation régnait dans la ville. Ils demandèrent l'hospitalité à un homme qui accepta de les loger dans sa case. — J'ai très soif, déclara le prince. — Tu devras attendre demain pour te désaltérer, dit l'homme. — Pourquoi ? interrogea le prince. L'homme lui expliqua qu'il n'y avait plus d'eau, car toute la ville subissait la tyrannie d'un caïman. — Demain, une jeune fille sera sacrifiée et nous pourrons faire provision d'eau pour un an, ajouta-t-il. Tu as dû apercevoir les préparatifs de la fête dans toute la ville. — Montre-moi le chemin du fleuve ! dit le prince. — Non, supplia l'homme. C'est trop dangereux. Le prince et son griot étaient tellement assoiffés qu'ils maltraitèrent l'homme pour l'obliger à les conduire jusqu'au fleuve. Dès qu'ils furent en vue du cours d'eau, l'homme refusa de faire un pas de plus et retourna chez lui en courant. Le prince prépara son fusil, pendant que le griot s'approchait du fleuve pour remplir l'outre. Dès qu'il l'eut plongée dans l'eau, une voix caverneuse se fit entendre. C'était le caïman. — Qui ose puiser mon eau ? demanda l'animal. — Moi ! répondit le griot, car j'ai très soif. — Qui es-tu ? — Un étranger ! — Nul n'a le droit d'enfreindre mes lois, hurla le caïman avec colère. Et il s'approcha lentement de la berge. Il ouvrit ses énormes mâchoires et cracha des flammes rouges qui terrorisèrent le griot. — Ne m'abandonne pas, dit-il au prince. Alors celui-ci tira et le caïman mourut. Toujours tremblant, le griot ne parvint qu'avec difficulté à remplir l'outre. Pendant ce temps le prince traînait au sec le corps de l'animal. Puis il attacha son chien près du caïman pour qu'il le garde. (à suivre...)