Résumé de la 2e partie n L'homme transformé en serpent, devint, pour la jeune fille, un père et une mère à fois… Le serpent la laissait souvent seule pour aller chasser et couper du bois : elle mit à profit ces absences. Tout d'abord elle se contenta de regarder timidement à travers les hautes herbes et les branches qui cachaient l'entrée de la caverne. Et puis elle s'aventura au dehors. Mais elle rentrait toujours avant que le serpent ne revînt. Un jour, un bûcheron l'aperçut et fut émerveillé. Comme il approchait pour mieux la voir, elle disparut. De retour au village, il raconta son aventure à qui voulait l'entendre : — J'allai couper du bois dans la forêt lorsque je vis, sortir de terre, une créature ... une nappe d'or la couvrait jusqu'aux pieds. La lumière qui en émanait m'a ébloui. Sans doute était-ce la fée gardienne de la forêt ? Je voulus m'approcher pour voir son visage, mais elle avait déjà disparu ! Cette histoire, colportée de l'un à l'autre, parvint aux oreilles du prince qui n'hésita pas à interroger le bûcheron. — Prince, répondit le bûcheron, une créature m'est bien apparue à l'orée de la forêt. Elle était debout, contre un arbre. Etait-ce un ange, une fée ?... Son visage défiait la lumière. Une nappe d'or l'habillait. Quand j'ai voulu l'approcher, elle avait déjà disparu Demain, au point du jour, tu me conduiras où elle t'est apparue, dit le prince. Le lendemain, la jeune fille finit par se montrer à l'entrée de la caverne. La nappe d'or qui l'habillait, était ses cheveux. Et c'est tout ce que virent d'elle le prince et le bûcheron qui la guettaient à travers le feuillage. Le prince décida de rester seul pour savoir si l'étrange créature était mortelle ou fée. La jeune fille demeura longtemps sur le seuil et puis elle rentra. Peu après, le prince vit cette chose qui le stupéfia : le serpent qui avançait debout, portant des légumes, des fruits et du gibier car, lorsqu'il était chargé, il ne rampait pas ! Le serpent déjeuna, fit la sieste (c'était l'été) et sortit à la fraîcheur pour faire sa promenade. Alors, le prince put approcher de la caverne et contempler la jeune fille. Elle se tenait appuyée à un arbre, et elle portait à sa bouche des grains de raisin. Il pensa : «Puisqu'elle mange, je puis l'aborder !» Il écarta les branches et lui dit en s'avançant : «Au nom de Dieu, je t'en prie, dis-moi qui tu es, créature !» Elle répondit : « Je suis un être comme toi. Je suis la fille du serpent.» Il la regarda tandis qu'elle parlait, s'émerveillant de son visage épanoui comme une rose. Il l'interrogea sur son village, sur ses parents. Elle répondit : «C'est ici, dans cette caverne, que j'ai vécu et grandi. Le serpent m'a élevée : je suis sa fille. Mais c'est à son insu que je sors. Ne va pas le lui dire, ni lui raconter que tu m'as vue surtout ! Et elle rentra.» Le prince s'en alla trouver son père et lui déclara : «Je veux épouser la fille du serpent.» Le roi s'indigna. Le prince tomba malade. La fièvre ne le quitta ni de jour ni de nuit. Le roi finit par demander : «Mon fils, qu'est-ce qui te guérirait ?» «Laisse-moi épouser la fille du serpent, dit le prince, et tu verras que je guérirai.» Comme le prince dépérissait à vue d'œil, le roi céda. Il se rendit chez le serpent et lui dit : «Donne-moi ta fille pour mon fils.» Le serpent répondit : «Roi, il y a sept ans qu'elle est chez moi. Je l'ai élevée comme ma fille. Elle m'est plus chère que le haut-ciel. Mais puisque, ô roi, tu la veux, la voici : je te la confie.» (à suivre...)