Interrogation n La faiblesse des exportations algériennes hors hydrocarbures est-elle due à l'incapacité de nos entreprises à placer leurs produits sur les marchés internationaux ? Les exportations hors hydrocarbures, en dépit de leur augmentation de 27,7% (de 1,33 milliard USD en 2007 à 1,95 en 2008), demeurent le talon d'Achille de l'économie nationale. Cette évolution, bien qu'insignifiante pour de nombreux observateurs de la scène économique, est la meilleure performance que l'Algérie ait réalisée dans le commerce extérieur hors hydrocarbures. Les pouvoirs publics, conscients de la gravité de la dépendance du pays des hydrocarbures, ont consenti beaucoup d'efforts. En effet, toute une batterie de mesures visant à promouvoir les exportations hors hydrocarbures a été mise en œuvre. Il s'agit, entre autres, des aides et assistances couvertes par le Fonds spécial pour la promotion des exportations (Fspe), notamment les coûts afférents au transport, au transit et la manutention des échantillons, à la location d'emplacements d'exposition et aux frais de publicité spécifique dans les manifestations. Les financements varient entre 50 et 80% et peuvent atteindre 100% dans le cas d'une participation exceptionnelle. Les exportateurs bénéficient également d'exonérations de droits de douane, d'allégements fiscaux, de simplifications des procédures dans les ports et aéroports, etc. A cela s'ajoute un ensemble d'institutions et d'organismes d'Etat chargés d'apporter des informations liées à l'évolution du marché extérieur, des formations aux techniques d'exportation et d'accompagnement aux entreprises. Mais les résultats tardent à venir. La jeune entreprise algérienne exportatrice n'arrive toujours pas à vendre ses produits ailleurs. Elle est confrontée à de nombreuses difficultés notamment sur le plan logistique, humain et financier. Des difficultés qui se traduisent souvent par l'absence de la labelisation de leurs produits, le non-respect des normes de production et des règles draconiennes en vigueur dans les marchés mondiaux. Interrogé sur cette faiblesse chronique, Omar Djebbara, administrateur général de l'Association nationale des exportateurs (Anexal), déplore l'absence d'une politique réelle de l'exportation. «Il n'y a pas une stratégie visible même s'il y a une volonté de promouvoir les exportations hors hydrocarbures. Je ne remets pas en cause les efforts mis en œuvre actuellement sur le terrain, mais constituent-ils une stratégie pour autant ?», s'est-il interrogé. Selon lui, le potentiel existe et les efforts doivent êtres axés non seulement sur la mise à niveau des entreprises, mais aussi sur l'amélioration de l'environnement économique et commercial. «Nous souhaitons qu'il y ait une diplomatie commerciale et agissante dans certains pays porteurs. Cela permettra à la fois d'accompagner les exportateurs et de ne pas aller n'importe où», a-t-il conclu tout en appelant les pouvoirs publics à cesser de voir les exportateurs comme des hommes d'affaires. Selon le P-dg de la Cagex (Compagnie d'assurance et de garantie des exportations), 800 exportateurs algériens dont 400 seulement réguliers, activent actuellement. Un nombre jugé insuffisant pour un pays qui prétend renverser la tendance de la balance commerciale de son commerce extérieur.