Le sort de nombreux jeunes Algériens est dramatique. Ils se retrouvent, après de dures épreuves, devant deux choix difficiles : se résigner à vivre dans la précarité et le chômage en attendant la concrétisation des promesses des responsables ou tenter la traversée dangereuse de la Méditerranée et, s'ils sortent indemnes de l'aventure, vivre dans la clandestinité en Europe jusqu'à leur expulsion. Une véritable impasse. Les jeunes eux-mêmes n'arrivent pas à comprendre qu'ils soient arrivés là au moment où le pays regorge d'énormes ressources financières. A défaut, donc, de perspectives et de prise en charge, de nombreux jeunes ont opté pour la harga comme ultime solution. Une saignée supplémentaire qui s'ajoute à la fuite des cerveaux qui a déjà vidé le pays de son élite. Devant les proportions prises par le phénomène, les autorités ne semblent avoir trouvé que la solution de la dissuasion : six mois de prison ferme pour ceux qui tentent de quitter le territoire par des voies illégales.