Objectif n A l'initiative de la direction de l'action sociale (DAS), la maison de la culture Mouloud-Mammeri a abrité, dimanche, une journée de sensibilisation sur le thème «Travail des enfants». Outre une exposition sur le sujet, des conférences étaient également au menu de cet événement. Dans son allocution, le directeur de l'action sociale, Abderrahmane Tigha, a souligné l'importance de la conjugaison des efforts de tous les secteurs concernés pour lutter contre ce phénomène qui, précise-t-il, n'a pas encore atteint des proportions inquiétantes. Il est donc important d'axer les efforts sur la prévention et la protection de l'enfant de toute forme d'exploitation par une application effective des mesures de répression. Parmi ces dernières, explique le représentant de la direction du commerce, il y a le versement de 12% du chiffre d'affaires de l'entreprise qui emploie des enfants. Cet intervenant déplore «la faible performance des instruments de dissuasion, de répression et d'investigation d'où le risque de voir le phénomène proliférer et s'amplifier à l'ombre de l'impunité». Il plaide pour la mise en place d'un partenariat utile entre les instruments administratifs (de protection de l'enfant) et le mouvement associatif qui doit remplir son rôle de prévention et qui est habilité à intervenir au niveau de la justice. Il est aussi utile de rendre le système éducatif plus performant afin d'augmenter les chances des élèves de réussir et assurer une formation pour les recalés. Pour sa part, le Dr Sersour Fatima, du Samu social, souligne un manque d'identification des types de travaux de l'enfant. Selon les données relevées sur le terrain, elle dira que les enfants qui travaillent sont issus de familles pauvres, et que les secteurs les plus dangereux pour ces derniers, sont l'agriculture et le bâtiment où ils sont exposés à des produits chimiques toxiques et sont contraints à soulever de lourdes charges, affectant ainsi leur système respiratoire et leur colonne vertébrale. Les enfants utilisés par les réseaux de mendicité souffrent souvent d'allergies, d'infections respiratoires et d'anémie. Enfin, il y a des enfants exploités au sein même de leurs familles par leurs parents qui les font travailler comme des adultes dans les champs ou dans des tâches ménagères. L'étude sérieuse du problème et la réalisation d'enquêtes pour connaître véritablement la réalité du travail des enfants dans notre pays permettront aux autorités de définir une stratégie de prévention, de protection et de lutte adéquate.