Besoins n La mise en œuvre du Schéma national d'aménagement du territoire (Snat) nécessite un capital humain qualifié dans le métier de l'ingénierie territoriale. Le séminaire sur l'ingénierie territoriale ayant débuté, hier, mercredi, à Alger, constitue, à cet effet, un support essentiel pour les cadres algériens. Il s'agit de les former en tant que moyen d'accompagnement et de renforcement des capacités de réflexion et de suivi de projets à différente échelle du territoire. Organisée et cofinancée conjointement par le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme et l'ambassade de France en Algérie, cette rencontre a vu la participation de près de 300 cadres algériens en rapport avec ce domaine. Le coût de cette formation est de 2 millions d'euros. Sous le thème «L'ingénierie territoriale au service de l'attractivité, de la compétitivité et de développement durable des territoires», ce séminaire entre dans le cadre de la coopération algéro-française dont le projet Fonds de solidarité prioritaire (FSP) conclu en 2008 entre les deux gouvernements. Ce projet vise en particulier à renforcer le capital humain national pour encadrer et mettre en œuvre la politique d'aménagement et de développement durable du territoire. Mais aussi, à maîtriser différents outils et méthodes pour atteindre les objectifs fixés par le Snat. Le projet FSP qui s'étalera sur trois ans, s'articule autour de quatre principales composantes. En premier lieu, l'appui au renforcement institutionnel des services du département de Cherif Rahmani et de ses structures déconcentrées. Outre l'organisation des missions d'appui-conseil, le FSP accompagnera la création de l'Observatoire national du territoire, ainsi que l'évaluation et le suivi de tout le projet. Ce séminaire qui va se prolonger en plusieurs sessions et ateliers, «sert à échanger nos expériences», a souligné Pierre Dartout, délégué interministériel à l'aménagement et à la compétitivité des territoires (DIACT- France). Pour M. Dartout, «la France et l'Algérie ont besoin de voir leurs deux territoires de façon prospective pour pouvoir, à long terme, limiter les contraintes liées notamment aux changements climatiques». Une approche largement développée par notre ministre de l'Aménagement du territoire de l'Environnement et du Tourisme qui a émis le souhait de voir cette coopération se développer autour de lancement du grand projet Snat. Et ce, à travers des actions de soutien à la mise en place des méthodes de programmation, de mécanismes, des techniques de montage financier, de formation et la familiarisation de nos cadres avec tout ce qui se passe de l'autre côté de la Méditerranée. «Les problèmes du développement durable ne sont pas les mêmes. Mais nous sommes très proches par l'histoire et la culture territoriale», rappelle Cherif Rahmani. Le nouveau schéma de l'aménagement du territoire est «très important pour l'équilibre entre les différentes composantes de notre territoire. Il aura un rôle fédérateur pour une meilleure cohérence des politiques entre les différents ministères», explique encore le ministre. n Le Snat est un plan stratégique qui fixera l'avenir de notre territoire sur au moins 20 ans. Il aura pour mission de répondre à six grands enjeux imposés par le territoire national. Il s'agit de l'épuisement des ressources naturelles, du décrochage d'îlot économique, de la crise du monde rural et du basculement du monde urbain. A cela, il faudrait ajouter la gouvernance du territoire et le retard que l'Algérie accuse en terme d'aménagement du territoire par rapport aux autres pays.