Sensibilisaiton n Le CHU de Tizi Ouzou a abrité, mardi, les journées euromaghrébines d'hygiène hospitalière avec la participation de médecin venus de France, de Tunisie, d'Espagne. Selon le Dr Mansouri, directeur de l'hôpital de Tizi Ouzou, une somme de 200 milliards de centimes a été injectée dans un programme de normalisation des services du CHU. Sur d'autres plans, il a été procédé à la sensibilisation du personnel et à sa formation, à la mise en place du matériel nécessaire (savon liquide, linge jetable au niveau des blocs opératoire…), engagement d'un personnel spécialisé dans l'alimentation hospitalière, gestion des déchets hospitaliers… le résultat de ces efforts s'est traduit par une baisse de l'incidence des infections nosocomiales qui est passée de 12,9% en 2003 à 5,8% en 2008. Mais selon le Dr Toudeft qui a fait une évaluation de la stratégie de lutte contre les infections nosocomiales au niveau du CHU de Tizi Ouzou, si le taux de morbidité a baissé celui de la mortalité est légèrement en hausse ce qui est dû notamment à la prolifération, ces dernières années, de germes multirésistants aux antibiotiques conséquence d'une utilisation abusive d'antibiotiques par certains médecins. Selon ce même médecin, la diminution de la prévalence des infections nosocomiales n'est pas significative, car il reste encore beaucoup de travail à faire notamment auprès des résidents qui ne sont pas encore initiés à la nouvelle politique de préventions contre lesdites infections. Cela est dû à l'absence de formation en la matière au niveau de l'enseignement médical et paramédical. Aussi les points noirs de la lutte contre les infections sont, notamment, la difficulté de changer certaines habitudes, l'absence d'autorité des correspondants du comité de lutte contre les infections nosocomiales (Clin) qui travaillent bénévolement, et l'absence d'une formation de base. Il y a aussi le problème des gardes-malades qui n'ont aucun savoir sur la prévention de ce type d'infection. Selon le Dr Mansouri, la présence de gardes-malades est la conséquence du déficit en paramédicaux et la disparition du corps des aides-soignants. Un phénomène favorisé par certains médecins qui, pour faire plaisir à leurs amis ou parents, autorisent la présence d'un garde-malade même quand cela n'est pas nécessaire. Dans le but d'y remédier, le CHU a lancé la formation de 60 aides-soignants qui seront en poste en 2010. Le Dr F. Khayech, venu de Tunisie, plaidera pour la mise en place d'«une coopération maghrébine en créant une société maghrébine de la sécurité des soins à l'instar de celle qu'il préside dans son pays». Il est à noter que le taux d'incidence des infections nosocomiales au niveau national est de 13%.