Les actions engagées par les services hospitaliers ont permis de réduire la prévalence des infections nosocomiales. Quelle parade pour lutter contre les infections nosocomiales dans les structures hospitalières ? Comment avoir une qualité de soins pour réduire les causes des infections nosocomiales et améliorer la santé des populations ? C'est à cette problématique qu'ont tenté de répondre, hier, des spécialistes regroupés dans un séminaire, organisé au CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou, à l'occasion des journées euro-maghrébines sur l'hygiène hospitalière. Outre les praticiens algériens, les participants sont venus de France, d'Espagne, du Maroc et de Tunisie pour cerner, l'espace de deux jours, la thématique à l'ordre du jour. Dans sa communication, le directeur général du CHU de Tizi Ouzou a insisté sur les efforts consentis dans la lutte contre les infections nosocomiales. Le Dr Mansouri a rappelé la politique de mise à niveau engagée conséquamment à un constat désastreux. L'analyse des causes à l'origine du déficit en hygiène hospitalière sont multiples, affirme l'orateur, qui cite pêle-mêle plusieurs facteurs : le contexte, l'environnement hospitalier, le personnel soignant et les visiteurs. Il a ainsi rappelé les actions entreprises en la matière menées dans un cadre organisationnel et réglementaire qui renvoie à des textes de loi qui ne sont pas souvent à jour. L'architecture réglementaire repose en effet sur l'arrêté ministériel n°12 du 28 mars 1998 portant création du comité national d'hygiène hospitalière. Les actions engagées par les services hospitaliers ont permis de réduire la prévalence des infections nosocomiales. En 2008, elle était de 7,4% contre plus de 12% en 2004. Le comité de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN) avec ses démembrements au niveau des services hospitaliers y est pour beaucoup dans cette performance, même si beaucoup reste à faire dans le domaine. Le Dr Toudeft du même établissement a fait une évaluation de la stratégie de lutte contre les infections nosocomiales au niveau du CHU de Tizi Ouzou. Un véritable état des lieux depuis la mise en place du plan opérationnel de lutte contre les infections nosocomiales. L'exposé de Toudeft a permis de situer son établissement en deçà de la moyenne nationale. Cela est expliqué par une absence d'autorité des correspondants des CLIN et la difficulté dans la désinfection et la stérilisation du matériel. Bien qu'il y ait une nette amélioration en matière de moyens déployés pour la lutte contre les infections nosocomiales au CHU de Tizi Ouzou, il n'en est pas de même pour les objectifs ciblés, regrette-t-elle avouant que la diminution des taux d'incidence ou de prévalence des infections nosocomiales est peu significative. D'où la réflexion pluridisciplinaire que l'intervenante recommande instamment. Le Pr Benhabyles du CHU Mustapha-Pacha d'Alger a insisté sur la formation en hygiène hospitalière. Dans son exposé, elle révèle que 5% à 10% du personnel soignant contracte des maladies liées aux infections nosocomiales en Europe. Pour elle, la base préventive repose sur la formation, comme recommandé par l'Alliance mondiale créée en 2005. En dépit des efforts consentis, il n'en demeure pas moins que la fréquence reste élevée puisqu'elle est de 14% à 25%. Le docteur Khayeche de Tunisie a disserté, lui, sur l'hygiène et la sécurité des soins dans son pays. Président de la Société tunisienne de l'hygiène hospitalière, l'intervenant est revenu sur le cadre réglementaire et l'arsenal législatif qu'il trouve disparates et souvent généraux. L'installation du comité technique d'hygiène, un organe à caractère consultatif créé en 1999, a permis une nette amélioration notamment dans le cadre du projet de mise à niveau des structures sanitaires du secteur public, un projet qui remonte à juillet 2003. Plusieurs autres communications sont au programme de ces deux journées scientifiques. Yahia Arkat