A partir d'aujourd'hui, nous publions une série de dossiers rendant un état des lieux de notre université et des conditions d'étude et d'hébergement de nos étudiants dans les villes d'Alger, de Tizi Ouzou et de Boumerdès. Ils avancent, notamment, le nombre des nouvelles infrastructures réceptionnées et celui des encadreurs disponibles. Un discours bien évidemment destiné à «rassurer les étudiants et leurs parents». Toutefois, la réalité du terrain n'est pas toujours conforme aux promesses et aux assurances des responsables de l'enseignement supérieur. Face à des lacunes aussi bien sur le volet pédagogique que sur celui des œuvres sociales, les étudiants expriment leur mécontentement en recourant à des mouvements de protestation et parfois à des grèves durant plusieurs jours. L'année universitaire en cours (2008-2009) n'échappe pas à la règle. L'université algérienne reste loin des normes internationales, et ce, à la dernière année de la réforme ! Le premier responsable du secteur, Rachid Harraoubia, s'est, dans ses multiples sorties médiatiques avant la rentrée, voulu rassurant quant à un «bon déroulement de l'exercice pédagogique». Le 6 septembre 2008, il avait assuré, au cours d'une conférence de presse, que, quel que soit le nombre des nouveaux bacheliers, «chaque étudiant aura sa place pédagogique». Appuyant ses propos, M. Harraoubia avait souligné que 114 000 places pédagogiques seront réceptionnées à la rentrée universitaire, alors que 141 000 autres seront libérées du fait que 141 000 étudiants seront sortis de l'université au même moment». Côté encadrement pédagogique, il avait assuré qu'il n'y aurait pas de déficit. Le ministre avait aussi souligné que «désormais, le souci est à la qualité de l'encadrement». Pour ce faire, avait promis le ministre, chaque année, 10% des maîtres assistants seront envoyés dans les grandes universités et les grands laboratoires du monde pour s'enquérir des nouvelles technologies et des nouvelles connaissances, chacun dans son domaine. Dans les différentes facultés de l'université d'Alger, les étudiants affirment que la formation qu'ils reçoivent est en deçà de leurs aspirations, et ce, en raison notamment de la surcharge des groupes pédagogiques. «Il est impossible de saisir pleinement le contenu des programmes avec plus de 30 étudiants dans un groupe. Parfois, nous n'avons même pas le temps de poser des questions aux enseignants vu que la durée des séances de travaux dirigés (TD) est limitée à une heure et demie», déplore une étudiante en psychologie. Même souci pour l'ensemble des étudiants interrogés qui ont saisi l'occasion de notre présence pour interpeller la tutelle à prendre les «mesures adéquates» leur permettant une bonne assimilation. «Nous ne voulons pas avoir des diplômes vides de contenu», ont-ils insisté. L'appel est lancé…