Carence n En sus du préjudice causé aux étudiants en raison notamment de la surcharge dans les chambres, le manque ou l'indisponibilité du transport universitaire à partir de 17 heures constitue un obstacle majeur. En dépit de tous les efforts déployés pour l'amélioration des conditions de déplacement des étudiants, le service fourni reste toujours en deçà des besoins exprimés. L'université d'Alger, toutes facultés confondues, compte près de 118 000 étudiants (111 508 en graduation et 5 866 en post-graduation). Beaucoup reste à faire pour offrir un service de qualité, car la situation actuelle du transport universitaire constitue une réelle contrainte pour les étudiants. Des dizaines d'étudiants sont souvent «entassés» dans un bus plein comme un œuf, et avec les embouteillages qui caractérisent la circulation dans la capitale, ils arrivent épuisés aux facultés et ne peuvent suivre les cours convenablement. «Nous passons parfois plus d'une heure et demie entre la station de Tafourah (Alger-centre) et l'université de Bouzaréah. Voyager debout dans un bus où l'on ne peut même pas respirer, je peux vous dire que c'est un calvaire. Comment voulez-vous que nous puissions arriver à temps et être en mesure de faire notre devoir dans ces conditions ?», s'interroge Nadia, étudiante en sociologie. Et sa compagne, Sihem, de poursuivre : «Pour arriver à 8h 30, il faut se lever à six heures. Les responsables doivent penser à une solution définitive à nos problèmes. Nous ne pouvons plus, nous sommes fatigués…» Les étudiants qui se plaignent également du manque et parfois même de l'indisponibilité du transport dès 17 heures, appellent les responsables à prendre les mesures adéquates pour pallier cette défaillance de taille. A l'université de Bouzaréah, les étudiants se retrouvent obligés de prendre le transport privé pour ceux qui résident loin alors que les résidents des cités universitaires environnantes (Ben Aknoun, Beni Messous, et Dély Ibrahim) rentrent à pied. «Durant cette saison hivernale, à 18 heures, il fait déjà nuit et nous encourons le risque d'être agressés à tout moment. Nous avons, à plusieurs reprises, protesté contre cette situation, mais rien n'a changé… C'est de l'irresponsabilité», déplore un groupe d'étudiants. L'aire de stationnement n'est pas goudronnée, alors les bus déposent les étudiants à Chevalley lorsqu'il pleut. Ils sont donc contraints de parcourir plus d'un kilomètre pour atteindre leur département sous la pluie et le froid. «Pourtant, c'est en 2006 qu'on nous a promis l'aménagement du parking ! C'est du bricolage. Nous arrivons souvent mouillés et nos chaussures couvertes de boue», se désole une étudiante. En somme, la situation actuelle du transport universitaire devrait être revue car ces mauvaises conditions pénalisent les étudiants et représentent une entrave à une formation convenable des cadres de demain.